[Communiqué] Le seul obstacle au RER toulousain, c’est Jean-Luc Moudenc !

A travers la Métropole, les embouteillages s’accumulent et les transports en commun sont bondés, ce qui pèse considérablement sur le confort des usagers et les temps de trajet. Un Toulousain perd en moyenne 6 jours par an dans les bouchons, presque autant qu’un Parisien. Quant au vélo, sa pratique est difficile voire dangereuse dans certains secteurs de la Métropole. Les aménagements sont très insuffisants, le réseau est discontinu et les accidents sont malheureusement trop fréquents.
En dépit de l’urgence à agir pour améliorer le confort et la sécurité des usagers, pour enfin amorcer la baisse de nos émissions de gaz à effet de serre et pour anticiper la croissance démographique de ces prochaines années, la réponse de Jean-Luc Moudenc demeure invariablement axée sur le développement de la 3e ligne de métro comme seule et unique solution de transport propre. Pour le reste, la stratégie de Jean-Luc Moudenc repose sur le développement du tout-voiture. Il n’y aura pourtant aucune solution magique. La 3e ligne de métro ne répondra pas à tous les enjeux de mobilité, pas davantage que le RER toulousain ou le réseau express vélo pensés isolément. Mais engagés de manière cohérente, ces différents projets viendraient offrir un panel d’alternatives efficaces à la voiture individuelle dont nous avons urgemment besoin.


Jean-Luc Moudenc refuse un maillage complet du territoire


Hormis l’hypothétique 3e ligne de métro, attendue au mieux pour 2028, il n’y a aucune volonté de développer le maillage de bus sur l’ensemble du territoire, aucune volonté de développer et sécuriser le réseau cyclable. Jean-Luc Moudenc est le meilleur défenseur de la voiture individuelle, qui cause pourtant tant de pollution et de nuisances. A ses yeux, la voiture individuelle semble être un transport d’avenir puisque les budgets métropolitains dédiés à la construction de nouvelles voies routières et autoroutières dépassent le milliard d’euros. De quoi artificialiser de nombreux hectares de terres agricoles et rajouter toujours plus de voitures dans nos villes… En comparaison, le budget vélo représente seulement 100 millions d’euros sur tout le mandat – et non pas par an, contrairement à ce que Jean-Luc Moudenc affirme de manière mensongère dans la presse.


Sur le RER toulousain également, Jean-Luc Moudenc ment aux Toulousains et aux habitants de la Métropole. La mise en place d’un RER permettrait d’irriguer une large zone à l’échelle de l’aire urbaine et de mettre fin à de nombreux trajets pendulaires en offrant une alternative aux habitants des périphéries qui doivent se rendre à Toulouse et qui, aujourd’hui, n’ont pas d’alternative à la voiture individuelle. Il s’agit d’un impératif écologique mais également social, considérant l’entrée en vigueur de la ZFE d’une part, et la hausse des prix des carburants d’autre part. Si la densification urbaine et la réduction des distances parcourues sont des objectifs importants, force est de constater que jusqu’à présent, la métropole toulousaine s’est largement étalée et il nous faut ainsi composer avec la structure diffuse de l’habitat. Reléguer les habitants des périphéries et les laisser sans solution de transport n’est pas acceptable.


A Paris, la ligne 1 du métro – la plus fréquentée – transporte chaque jour 500.000 usagers, contre 1,2 millions sur la seule ligne du RER A, 1 million de passagers sur le RER B et 650.000 sur la ligne de RER D. Le RER est donc un mode de transport extrêmement capacitaire, parfois davantage que le métro. Les opposer n’a aucun sens, il s’agit au contraire de les articuler puisque le métro dessert les zones les plus denses de la ville-centre alors que le RER dessert les territoires de première et deuxième couronne. D’ailleurs, la mise en place du RER toulousain se traduirait par une hausse de fréquentation du métro et des transports urbains, rabattant les usagers qui abandonnent leur voiture.


A propos du financement, Jean-Luc Moudenc se perd dans des approximations et simplifie le débat, avec le dessein de tromper les habitants. Il n’y a jamais eu de chiffrage sérieux d’un vrai RER toulousain, le chiffre de 3 milliards d’euros qu’il avance est une fantaisie. Ensuite, il est évident que le chantier du RER sera en réalité une multitude de chantiers qui s’étalent dans le temps, étalant donc ainsi son financement, à la grande différence de la 3ème ligne de métro par exemple, pour laquelle M. Moudenc nous raconte pourtant qu’il saurait la financer. De même pour les projets de la LGV et de l’autoroute Toulouse-Castres. Deux poids, deux mesures.


D’ailleurs, seul Jean-Luc Moudenc fait ce choix du rejet a priori de ce RER, alors même que des études prospectives sont en train d’être menées par la Région, l’Etat, le Département, Tisseo et Toulouse Métropole depuis 2016, dans le cadre du Contrat de Plan Etat-Région 2015-2020. Doter l’agglomération toulousaine d’un RER est ainsi une ambition partagée par les différentes collectivités. En raison de leurs compétences, la Région et la Métropole ont toutes les deux la responsabilité de faire avancer ce dossier. De nombreuses communes issues de toute l’aire urbaine ont d’ores et déjà exprimé leur soutien pour le projet. Y compris au sein de la Métropole, une grande partie de la majorité de Jean-Luc Moudenc, à laquelle participent plusieurs Maires, soutient le projet. Un projet consensuel, que soutiennent également les acteurs économiques du territoire, tels que Liebher et le MEDEF.


La fragilité électorale du Maire le pousse à la polémique et aux mensonges


En suscitant cette polémique autour du RER, Jean-Luc Moudenc tente désespérément de masquer sa fragilité grandissante depuis la déroute de sa famille politique aux dernières législatives – quitte à désinformer au passage les Toulousains. Nous, élu.e.s écologistes de Toulouse Métropole, regrettons que l’idéologie de Jean-Luc Moudenc l’empêche de considérer objectivement toutes les options qui sont sur la table pour décarboner les transports à Toulouse. Nous restons déterminés à défendre l’intérêt des habitants de la Métropole et à répondre à l’urgence climatique. C’est pourquoi nous continuerons à militer pour une action concertée et ambitieuse de tous les acteurs des mobilités de la grande agglomération toulousaine, en espérant faire sortir Jean-Luc Moudenc de ses dogmatismes.
Retrouvez notre lettre ouverte en ce sens.