Exposé :
Victime des objectifs budgétaire du ministère de l’Éducation Nationale et de Bercy, Toulouse comme d’autres villes a fait l’objet de fermeture de classes lors du dernier CDEN. En résulte des effectifs par classe trop importants dans certaines écoles, avec des classes de 28, 29, 30 élèves en maternelle. L’objectif de 24 élèves dans toutes les classes de grande section, CP et CE1 ne sera pas atteint à la rentrée. Comme symbole de cette politique, l’école maternelle Port-Garaud – la plus petite de Toulouse – fermera ses portes à la rentrée.
Compétente en matière d’enfance et de petite enfance, la ville de Toulouse doit redoubler d’efforts afin d’offrir des conditions optimales au développement et à l’apprentissage de nos enfants. De plus en plus régulièrement confrontée à des événements climatiques extrêmes, il devient également incontournable de garantir aux enfants et à l’ensemble de la communauté éducative des environnements sains.
Alors que Toulouse est encore confrontée à des vagues de chaleur extrême, nous rappelons l’urgence à agir et à accélérer notre politique de transformation de la ville. En particulier s’agissant des établissements scolaires. En effet, nos enfants subissent aujourd’hui de plein fouet les nouvelles conditions climatiques dans des locaux qui ne sont pas adaptés et dans des cours d’écoles parfois sans une once de coin d’ombre. Tel qu’en ont témoigné récemment les familles de l’école Reille.
Dans le cadre d’un grand plan « Toulouse + fraîche », la Ville de Toulouse doit mettre en oeuvre une politique volontariste pour le rafraîchissement de l’espace public et de nos écoles en particulier. Notamment via la végétalisation des cours d’école et de leurs abords.
Le modèle des « écoles Oasis » devra être généralisé. Ces dernières ont des cours d’écoles plus végétales, avec moins d’asphalte et des sols plus perméables. Il s’agira d’expérimenter les ombrières, et d’investir massivement dans la rénovation thermique des écoles les plus vétustes. En effet, trop asphaltées et représentant une surface importante à l’échelle de la ville, les cours d’école constituent autant d’îlots de chaleur urbains.
La dynamique démographique de notre ville doit aussi absolument être anticipée pour mieux répondre aux besoins. Les équipements publics doivent être en mesure de supporter, sans baisse de la qualité du service rendu, les 13 000 nouveaux habitants par an. La rénovation des écoles existantes doit donc se faire de pair à une accélération de l’inauguration de nouvelles.
Aussi, la collectivité doit revoir sa dynamique de réduction des moyens humains mis à la disposition des élèves. Le dispositif du dédoublement des classes est un choix national qui s’est imposé aux collectivités. Il a notamment pour objectif l’amélioration du climat scolaire et l’amélioration des conditions de travail des enseignants et personnels de la communauté éducative. Il permet un accompagnement personnalisé des élèves afin d’améliorer la qualité de leurs apprentissages.
La collectivité doit accompagner ce mouvement en faveur de la réussite de tous les enfants, en maintenant un nombre égal d’ATSEM au nombre de classes et d’enseignants par école maternelle. Une autre décision que celle-ci ne saurait nous convaincre de l’engagement de la municipalité en faveur de l’amélioration de la qualité d’étude de nos enfants. L’école Sylvain Dauriac, par exemple menacée, ne doit pas perdre son poste d’ATSEM.
Comme le révèle l’affaire d’actualité sur le chemin des Clotasses, un plan de sécurisation des abords de nos écoles mérite d’être travaillé. Des initiatives telles que la « Rues aux enfants » pourraient être expérimentées, comme cela se pratique déjà à Paris. En l’occurrence, il s’agit d’équiper des tronçons de rue de barrières mobiles afin de les fermer à certaines heures. Le but étant d’offrir cet espace aux enfants, pour le jeu et la détente, en toute sécurité, le tout encadré par des associations.
S’agissant de la petite enfance enfin, la logique financière qui gouverne actuellement, s’illustrant par exemple par une baisse annuelle de 5% du budget de fonctionnement des services, doit être abandonnée pour offrir enfin de meilleures conditions de travail aux agents et les moyens d’un meilleur accueil pour les enfants. En 6 ans, les effectifs des assistantes maternelles municipales sont passés de 450 à 250.
Décision :
Le Conseil municipal de Toulouse décide :
- De travailler à un plan « Toulouse + fraiche » pour le rafraichissement de l’espace public et de nos écoles et crèches en particulier, qui passerait par :
- la généralisation des écoles Oasis : des cours d’écoles plus végétalisées, avec moins d’asphalte et des sols plus perméables. Cela passera aussi par le développement de jardins partagés dans les écoles pour permettre aux enfants de se familiariser avec la nature. Il faudra également étudier l’ouverture au public de ces espaces en dehors des périodes scolaires ou périscolaires (soirs et vacances scolaires) pour pouvoir rafraîchir les habitantes et habitants des quartiers. Le bien-être des élèves comme celui des habitants sera ainsi renforcé ;
- un plan de la rénovation thermique des locaux de nos écoles et crèches ;
- l’expérimentation d’ombrières.
- Accélérer la rénovation des écoles les plus vétustes tout en poursuivant l’inauguration de nouvelles : outre la rénovation thermique des bâtiments publics, il faut engager un plan de travaux d’urgence (vétusté, insalubrité des toilettes, chaleur saisonnière) et fournir le matériel nécessaire pour permettre le fonctionnement des écoles dans des conditions acceptables (exemple : ventilateur lors de fortes chaleurs). Encore trop d’écoles sont vétustes ou mal isolées.
- Mettre en place des initiatives “rues aux enfants” : une rue pour toutes et tous. Pour ce faire, il s’agira d’équiper des tronçons de rue de barrières mobiles afin de les fermer à certaines
heures. Il conviendra aussi de recenser tous les besoins en sécurisation aux abords des écoles et d’y prévoir les aménagements nécessaires à la sécurité des enfants. - De s’engager à garantir une ATSEM par classe sur l’intégralité du temps scolaire, y compris dans les classes qui font l’objet d’un dédoublement.
- Un recrutement massif dans la Petite Enfance afin de répondre aux besoins de la collectivité.