Vœu pour une politique événementielle respectueuse des lieux et des riverains

Rapporté par Isabelle HARDY

Exposé des motifs

Les événements sportifs, festifs, musicaux et culturels qui rythment la saison estivale sont incontournables à Toulouse et constituent un atout majeur pour le rayonnement de notre ville et la qualité de vie des Toulousaines et Toulousains. Festival Rio Loco, festivités du 14 Juillet, Fan zone, « Toulouse plages »… La plupart des grands événements sont à ce jour accueillis sur le site de la Prairie des Filtres. 

La Prairie des Filtres est un poumon vert au cœur de Toulouse, principal espace vert accessible aux habitants dans le centre-ville. Comme tout espace de nature, la Prairie des Filtres constitue un îlot de fraicheur et un lieu de loisirs, de détente et de convivialité qui est essentiel pour les Toulousains a fortiori l’été lorsque les températures grimpent. L’accueil de grands événements qui se succèdent sur la Prairie des Filtres crée des conflits d’usage, le site étant (partiellement) rendu inaccessible aux habitants. Par ailleurs, la circulation de camions en phase de montage, puis la fréquentation massive et prolongée sont sources de dégradation des espaces verts et du sol en particulier, celui-ci devant faire l’objet de travaux de décompactage et de ré-engazonnement en fin de saison estivale. La pose puis la dépose de 700 tonnes de sable pour « Toulouse plages » a également un impact important sur les pelouses. La remise en état de la Prairie des Filtres représente ainsi un coût important que la collectivité prend en charge chaque année. La préservation des espaces de nature est pourtant fondamentale dans le cadre de l’adaptation de la ville au changement climatique. 

La concentration et la succession des grands événements au même endroit a été particulièrement marquée cet été 2023 avec la fan zone mise en place pour la Coupe du monde de rugby jusqu’à fin octobre. Cet événement a généré des nuisances sonores dénoncées vigoureusement par de nombreux riverains du secteur, celles-ci s’ajoutant à celles déjà éprouvées à l’occasion des précédents événements. L’impact sur la santé des riverains concernés est d’autant plus important que la nuisance s’est répétée pendant plusieurs mois, avec des niveaux sonores parfois très excessifs. La légitime colère des riverains s’est exprimée lors de la commission de quartier Saint-Cyprien du 8 novembre dernier. Cette situation conflictuelle est insatisfaisante pour toutes les parties et suppose de trouver des solutions concrètes en vue de l’été 2024 afin de concilier les grands événements, la préservation des espaces verts de la Prairie des Filtres et le droit à la tranquillité des riverains. 

Par conséquent : 

Article 1

Le Conseil municipal de Toulouse s’engage à étudier la faisabilité d’accueillir de grands événements sur d’autres sites, en portant une attention particulière aux nuisances sonores, au respect des espaces verts et à l’accessibilité des lieux : île du Ramier, Halle de la Machine, base verte des Argoulets, place Abbal, MEETT… 

Article 2

Le Conseil municipal de Toulouse s’engage à mener une concertation avec les riverains de la Prairie des Filtres et les associations concernées afin d’aboutir à une vision partagée sur l’avenir du site et de déterminer un nombre plafond de jours par an destinés à l’accueil de grands événements susceptibles d’occasionner des nuisances sonores et d’entrainer la fermeture partielle de la Prairie des Filtres.  

Article 3

Le Conseil municipal de Toulouse s’engage à faire évoluer dès 2024 le dispositif « Toulouse plages » afin de prendre en compte l’urgence climatique et de minimiser l’impact de cette manifestation sur les espaces verts, en mettant fin à la pose de sable. 

La relocalisation – totale ou partielle – de « Toulouse plages » sur l’île du Ramier sera par ailleurs étudiée, considérant que ce lieu semble approprié en raison de l’existence d’infrastructures sportives pérennes (terrain de beach-volley, piscines) et de son caractère insulaire qui fait écho à la nature de l’événement.