Vœu commun des groupes AMC, MECTS
Pour que la métropole toulousaine lutte contre la précarité menstruelle
La précarité menstruelle est un enjeu de société qui a trop longtemps été ignoré et passé sous silence. Les protections menstruelles, qu’elles soient jetables ou réutilisables, représentent un coût financier non négligeable, poussant de trop nombreuses personnes en situation de précarité financière ou de difficulté sociale à ne pas se doter de protections, à adopter des comportements à risque avec des protections de fortune, ou en dépassant les durées recommandées d’utilisation des serviettes hygiéniques ou tampons. L’accès aux protections menstruelles est une question de dignité, d’estime de soi et de santé publique. En effet, ces pratiques créent des irritations et peuvent favoriser des infections, voire un syndrome de choc toxique.
En 2019, une étude IFOP indiquait que 1 700 000 femmes en France étaient victimes de la précarité menstruelle, ce qui correspond à plus de 20 000 personnes, rapporté à la métropole toulousaine. Le sujet est d’importance et les députées Laëtitia Romeiro Dias (LREM) et Bénédicte Taurine (LFI) ont d’ailleurs remis, en février 2020, un rapport parlementaire d’information sur les menstruations, comptant pas moins de 47 recommandations, dont 12 sur la précarité menstruelle.
Des associations effectuent des distributions ponctuelles de protections gratuites : elles sont pour cela soutenues par des acteurs institutionnels tels que l’État, la Région ou le Département, qui par ailleurs prévoient des fournitures dans les collèges, lycées, facultés. Ces initiatives, qui visent surtout les publics jeunes, sont à saluer, mais elles ne suffisent pas forcément, la précarité menstruelle pouvant toucher des femmes de tout âge et de tous milieux.
Toulouse Métropole et chacune des communes qui la composent, doivent accompagner cet effort collectif indispensable et s’inscrire dans ce mouvement, dans le cadre de leurs compétences en matière de Santé Publique.
En conséquence de quoi, le Conseil Métropolitain, réuni le 1er avril 2021 :
Article 1. décide de mettre en œuvre par des moyens adaptés, ou en soutenant les acteurs engagés dans cette démarche de santé publique, une diffusion d’information sur les différentes protections menstruelles existantes, avec description des avantages et des risques éventuels propres à chacune, à destination de tous les publics concernés, quel que soit l’âge.
Article 2. s’engage, dans les conseils municipaux de chacune de ses communes, à hauteur des possibilités de celles-ci, à engager une réflexion sur le sujet de la précarité menstruelle et des moyens pouvant être mis en place pour pallier ce problème (discussions avec des associations, des professionnels de santé, des organismes publics, pour envisager une mise à disposition de protections pour toute personne en ayant besoin).
Article 3. s’engage, dans les conseils municipaux de chacune de ses communes, à veiller à la propreté des toilettes publiques afin de respecter la dignité des personnes les utilisant, et à s’assurer que des poubelles soient mises à disposition pour pouvoir jeter les protections menstruelles, ainsi que des points d’eau.