Tout d’abord je souhaite, au nom du groupe Toulouse Métropole Écologique et Citoyenne pour des Territoires Solidaires, remercier Marie-Christine JAILLET et à travers elle, le Conseil de développement, qui fait, depuis de nombreuses années, un travail riche, constant et éclairant, et qui anime le débat public. Et qui le fait sur des enjeux essentiels, vous l’avez rappelé, pour la métropole, comme l’eau, l’urbanisme ou la mobilité, et bien sûr la démocratie. Et vous avez cette force, celle d’avoir en votre sein à la fois des acteurs experts de la ville et de la métropole, des représentativités multiples, des syndicalistes jusqu’aux associations, une vraie dynamique citoyenne. Mais nous y reviendrons au cours de ce conseil. Vous avez aussi le courage d’affronter des sujets qui ne font pas consensus et qui restent parfois sans réponse.
Vous êtes, vous l’avez dit, au cœur de ce débat citoyen qui a l’avantage de dépolitiser le débat public, mais aussi d’être un formidable centre de ressources. Et il doit nous interpeller, nous qui, en tant que politiques, avons à prendre des responsabilités. Alors je regrette encore une fois que nous ayons les rapports uniquement en début de séance, ce qui ne permet pas un échange nourri sur le fond. Je voudrais à ce stade souligner que malheureusement, nous observons encore un décalage entre ce qui peut être produit par le Codev dans ses contributions et le travail de notre assemblée, et les choix politiques qui sont pris. Rapidement quelques exemples : La tour Occitanie était en 2018 interrogée par le Codev tant sur la forme que sur le fond et d’aucuns l’avaient qualifiée de tour « sortie du chapeau ». Et pourtant, cela ne nous a pas conduits, Monsieur le président, à la remettre en question. À l’inverse, des problématiques, et ce sera aussi au cœur de nos discussions aujourd’hui, telles que la mobilité et la pollution atmosphérique, les recommandations du Codev qui allaient dans le sens de solutions de mobilité répondant à l’urgence ont été ignorées. Rappelez-vous le titre du rapport « Où est passé le U de PDU ? » La conclusion de cette publication portait sur le rendez-vous manqué entre urbanisme et mobilités. Et donc, la politique de Toulouse Métropole peut être en ce sens jugée inadéquate. Pour autant, les recommandations du Codev n’ont pas été suivies.
On arrive aujourd’hui à un triste constat d’une métropole qui est au bord de l’implosion, avec une hypothétique troisième ligne de métro qui non seulement ne répond pas à l’urgence, encore, comme nous l’avions dit, retardée, et qui concentre la majorité des moyens financiers sur une solution presque entièrement toulousaine. D’ailleurs, le rapport présenté aujourd’hui souligne la nécessité d’un maillage de transports en commun pour désenclaver les territoires et propose de rallumer l’étoile ferroviaire pour développer, je cite, une politique de trains du quotidien en organisant le premier et le dernier kilomètre. Le rapport qui nous est présenté aujourd’hui est éclairant et riche de propositions pour orienter nos politiques publiques, pour répondre notamment aux urgences climatiques, en termes de politique de transport bien sûr, mais aussi en termes de développement économique et d’agroalimentaire. Et nous y reviendrons lors de la délibération sur la présentation du rapport d’observations de la chambre régionale des comptes.
Vous mettez en exergue un sujet qui nous tient à cœur, celui de la nécessité de mettre en œuvre une véritable coopération entre la Métropole et les territoires périphériques, et notamment la nécessité de relancer le dialogue métropolitain. Alors la question que nous devons nous poser, que je vous pose, Monsieur le président, et qui est finalement sensiblement la même que celle posée en 2018 par Antoine MAURICE : quel usage faisons-nous de ce centre de ressources formidable et des productions du Codev, de ses interrogations ? Nous avons à l’ordre du jour une délibération qui va en modifier la composition. Mais il faut une véritable volonté pour associer davantage et véritablement ses débats, ses productions à nos choix et nos orientations politiques. Le regard des habitants et des habitantes de la métropole est plus que jamais essentiel. Et c’est ce que nous appelons de nos vœux.