Propos liminaires introductifs du Conseil municipal du 1er décembre 2023 – Antoine Maurice
Dans ses propos liminaires, @AntoineMAURICE évoque le problème des 310 enfants sans-abri dans notre ville et fustige la posture de M. #Moudenc. Il est temps que la Préfecture et la Mairie travaillent de concert pour faire en sorte qu'aucun enfant ne dorme à la rue à #Toulouse ! pic.twitter.com/z4wxVQglrT
— Groupe élu·e·s écologistes de Toulouse & Métropole (@Ecolo_ToulouseM) December 1, 2023
Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames et Messieurs,
Ce conseil municipal se tient un 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le sida, l’occasion de rappeler la nécessaire sensibilisation à poursuivre pour un virus qui continue à se répandre. A l’échelle de la France, on estime que chaque année, ce sont près de 5000 français qui découvrent leur séropositivité. Certes, l’épidémie décline, mais trop lentement selon le Pr Delobel, chef du service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Toulouse. Selon lui, atteindre l’objectif mondial d’en finir avec le SIDA d’ici 2030 ne semble pas encore d’actualité. Il faut dire que les pratiques à risque persistent, notamment chez les plus jeunes. En 2023, seuls 29 % des jeunes de 15 à 24 ans déclaraient ainsi avoir recours systématiquement au préservatif lors d’un rapport sexuel contre 48 % en 2020. Plus que jamais, les actions de sensibilisation et de prévention sont essentielles pour la santé publique ; remercions en ce sens les associations qui jouent un rôle essentiel.
L’actualité municipale est marquée par la présence, encore, d’enfants à la rue, alors que nous rentrons dans la période hivernale.
Lors du conseil municipal du 29 septembre, en propos liminaires, je vous interpelais sur la présence de 171 enfants scolarisés à Toulouse qui sont sans domicile fixe.
J’exprimais la honte que cela faisait à notre République et à nous-même. J’avais alors renouvelé notre demande M. le Maire, de vous saisir de ce sujet et de travailler avec le Préfet, qui détient la compétence d’hébergement d’urgence, pour trouver dans les plus brefs délais une solution pérenne afin d’assurer un logement décent à ces enfants et leurs familles.
Un Maire ne peut rester insensible au sort de tous les enfants de sa commune.
Aucune réponse de votre part il y a 2 mois ni depuis….jusqu’à ce que des écoles soient occupées à l’initiative de collectifs d’habitants et professeurs pour faire dormir des enfants à la rue.
Votre première réaction ? Annoncer par la presse que vous enclenchiez une procédure d’expulsion et de demande de sanction des professeurs… Bien sûr qu’une telle occupation est illégale. Mais quel cynisme !
Considérer qu’un enfant à la rue est plus en sécurité que dans une école, et qu’un enseignant qui porte secours à un enfant à la rue doit être sanctionné… alors que la convention internationale des droits de l’enfant signée par la France affirme le droit pour tout enfant d’avoir un refuge. Votre position a fait honte à notre ville.
Lors de cette interview, vous avez quand même évoqué que vous aviez proposé de mettre à disposition un immeuble qui puisse accueillir une centaine de personnes. Où est-il et où en est-on de cette mise à disposition ?
Pour autant, une question demeure : pourquoi n’avoir rien fait depuis des mois que nous vous alertons à ce sujet et pourquoi avoir attendu ces actions d’occupation d’écoles pour proposer enfin la mise à disposition d’un immeuble ?
Nous pensons qu’il est temps que la Préfecture et Mairie travaillent de concert pour faire en sorte que dans notre ville, aucun enfant ne puisse dormir à la rue.
Notre ville a également connu récemment un incident dans une crèche municipale des Minimes, un véritable drame même.
Cet évènement s’inscrit dans un cadre plus large de questions que nous posons depuis longtemps maintenant autour de la gestion des crèches et du transfert des crèches du CCAS vers la ville.
En effet, nous ne savons toujours rien ni sur les objectifs recherchés en termes de qualité de l’accompagnement de l’enfant, ni sur les impacts financiers sur le CCAS et sur la Mairie, ni sur les conditions techniques de transfert : contrats des agents, marchés (couches, produits d’entretien) pour la prise en charge des 980 berceaux supplémentaires.
Je voudrais revenir sur la contamination de la crèche des Minimes de début novembre, transférée du CCAS à la ville de Toulouse.
Alors que la majorité communique facilement habituellement, l’adjointe à la petite enfance a communiqué tardivement sur 2 enfants hospitalisés, alors que l’ARS parle d’au moins 6 qui ont été en réanimation.
Madame Katzenmayer a parlé d’un épisode de gastro-entérite alors que l’ARS parle d’un syndrome SHU ou syndrome hémolytique et urémique. Les premiers signes de la maladie sont des diarrhées, souvent avec du sang, des douleurs au ventre et parfois des vomissements. Ce syndrome peut entraîner des séquelles graves si le SHU touche des organes vitaux.
Je rappelle que nous parlons d’enfants entre 6 mois et 3 ans.
Toutes ces déclarations qui ont minimisé des faits graves sont donc inquiétantes et suscitent encore de nombreuses questions.
De quel matériel disposait le personnel de la crèche (blouses, produits désinfectants..) ? Quels sont les résultats bactériologiques ? Quelles sont les conclusions de la PMI concernant cette affaire ? Qu’a fait la ville pour les autres crèches ?
Madame Katzenmayer m’a accusé de faire du sensationnalisme mais mes questions sont techniques et ont pour objectif de rassurer l’ensemble des parents toulousains sur les conditions d’accueil en crèche.
C’est pour cela que nous demandons que toute la lumière soit faite sur cette contamination grave. Nous demandons également à nouveau de rendre public l’étude en mode projet qui a été faite avant le transfert des crèches du CCAS à la ville (éléments financiers, éléments qualitatifs concernant l’accueil des enfants, conditions techniques du transfert…).
Dans ce conseil municipal, nous aborderons différents sujets importants comme la question des AFNT, qui pourraient enfin se concrétiser et être l’occasion de développer les trains du quotidien à travers les SERM, ou encore le budget primitif pour lequel nous aurons l’occasion à nouveau de déplorer le manque d’ambition pour la justice sociale et climatique, notamment à travers la rénovation énergétique et la végétalisation pour prendre quelques exemples, en regrettant l’absence de choc d’investissement pour l’avenir de nos enfants.
Comme toujours, nous serons une opposition constructive et porterons plusieurs vœux, notamment celui pour une politique événementielle respectueuse des lieux et des riverains, qui cherche à diversifier l’implantation des évènements populaires dans notre ville, que rapportera Isabelle Hardy, ainsi qu’un autre vœu, relatif à un sujet important pour les Toulousaines et Toulousains, la sécurité, rapporté par Romain Cujives.
Concernant la sécurité, nous voudrions vous interpeler sur celle de nos agents d’abord…les gardiens des parcs de la ville qui ont annoncé se mettre en grève. Vous envisagez de diminuer le nombre de postes pérennes et de faire appel à des personnes reclassées ou contractuels non formées, qui sont envoyées pour des missions difficiles, la fermeture de nombreux parcs par peu d’équipes, avec un problème d’insécurité, deux agents ayant été récemment ciblés par des tirs de mortiers. La gestion des parcs et espaces verts est essentielle pour notre ville et nos agents méritent reconnaissance et soutien dans leurs missions. Nous espérons que vous entendrez leurs préoccupations.
Le 20 novembre dernier, Monsieur le Maire, vous faisiez une conférence de presse sur la sécurité pour ne rien annoncer de nouveau et uniquement vous satisfaire de la politique engagée, à savoir l’augmentation du nombre de policiers municipaux, de caméras…
Vous avez parlé de chiffres « spectactulaires » en parlant des…582 caméras.
Mais les chiffres qui intéressent les Toulousains ce seraient ceux d’une baisse des incivilités et de la délinquance…
Les vrais chiffres spectaculaires, ce sont malheureusement ceux de la délinquance : depuis 2016 le nombre de “coups et blessures volontaires”, les violences sexuelles, le nombre de délits liés au trafic de stupéfiants ont doublé voire davantage.
C’est pourquoi, face à cet échec à la responsabilité partagée, ce qui nous importe, ce n’est certainement pas la posture, mais bien l’action, avec humilité, responsabilité et détermination, en ayant une vision sur différents enjeux : la prévention, la médiation, la répression… ce sera le sens des propositions que nous ferons en fin de conseil municipal.
Je vous remercie.