Propos liminaires introductifs du Conseil de Métropole du 7 décembre 2023 – Thomas Karmann

Monsieur le Président, cher-es collègues, mesdames et messieurs,  
 
Je souhaite démarrer ce propos liminaire en félicitant chaleureusement notre nouveau collègue Victor Denouvion pour sa victoire lors des élections municipales de St-Jory dimanche dernier. Nous lui souhaitons à son équipe et lui beaucoup d’énergie et de réussite pour rendre aux Saint-Joriens la sérénité à laquelle ils aspirent après les événements difficiles traversés par la commune.  
 
Je souhaite également féliciter nos collègues Karine Traval-Michelet et Camille Pouponneau pour leurs nouvelles fonctions au sein de l’Association des Maires de France. Nous nous réjouissons de voir notre territoire métropolitain représenté dans les instances nationales par nos collègues. 

Ensuite monsieur le président, au rang des félicitations, je souhaitais vous en adresser également, car après la tribune du 10 octobre dernier dans le JDD où vous aviez tenu des propos outranciers attaquant ouvertement le consensus scientifique et les autorités environnementales, vous nous avez récemment gratifiés d’une tribune dans le Point le 19 novembre sur laquelle nous pouvons trouver des points de convergence. Nous en sommes certains. Quelle a été notre surprise de découvrir votre avis sur les sujets de coopération avec les villes à proximité dans une logique territoriale qui sort de la métropolisation ? Après nous avons tant ressorti votre CAME à toutes les sauces et après avoir pris à parti mon collègue Antoine Maurice en bureau tandis qu’il intervenait pour défendre précisément ces coopérations à l’échelle des villes dynamiques qui entourent notre métropole et avec lesquelles nous pourrions développer des stratégies cohérentes. Parce que nous sommes convaincus que nous pouvons trouver des convergences sur cette coopération territoriale, nous proposerons un vœu sur le sujet en fin de conseil.  

Par contre, si certains sujets comme ceux que nous venons d’évoquer peuvent avoir leurs places dans des tribunes ou des annonces médiatiques d’autres d’autant plus lorsqu’elles concernent les enjeux vitaux de nos concitoyens nécessitent un débat dans les instances démocratiques. Aussi quelle n’a pas été notre surprise de découvrir après le roi du pétrole à la COP 28 à Dubaï, le roi du coup de comm à la COP Occitanie au MEETT.  

Sans aucune concertation avec ce conseil, sans aucun débat en commission Eau et Assainissement, vous avez fait le choix de proposer une tarification différenciée de l’eau selon les saisons.  

Cette mesure, si elle peut avoir du sens pour faire payer les plus gros consommateurs l’été, ne ressemble encore une fois qu’à un coup marketing pour renflouer les caisses du délégataire qui nous le rappelons a basé toute sa stratégie sur l’augmentation de la consommation d’eau par nos concitoyens… Quelle aberration… 

Il y a un manque criant dans votre proposition sur l’évolution de la tarification de l’eau, c’est la justice sociale. Sur ce sujet, il nous apparaît essentiel de proposer une alternative d’écologie heureuse !  

Car oui, pour nous, 1m3 ne vaut pas toujours 1m3 d’eau, car lorsque l’on utilise de l’eau potable pour boire, pour cuisiner, pour se laver cela relève des besoins vitaux bien loin des m3 utilisés pour remplir une piscine ou laver une voiture.  
Il est donc essentiel pour nous de travailler avec le délégataire aujourd’hui et en régie demain, pour rendre les premiers m3 d’eau gratuits et d’augmenter ensuite de façon importante les tarifs pour les m3 superflus.  

Ce sujet aurait certainement mérité un débat plus approfondi qu’un simple coup de communication, ce n’est peut-être pas encore perdu, la prochaine commission Eau et Assainissement pourrait s’en saisir de façon opportune.  

Enfin, je voulais terminer ce propos liminaire par un sujet particulièrement grave celui du nombres d’enfants qui vivent sans toît dans notre métropole et plus généralement à l’échelle nationale, sur ce sujet également nous porterons un vœu en fin de conseil pour essayer d’envisager des solutions à l’échelle du territoire, car si certes l’hébergement d’urgence est une compétence de l’Etat, nous voyons bien que la présence de 3000 enfants dans les rues de France et tous les adultes qui y survivent ne sont en rien la priorité du gouvernement actuel.  Sur ce sujet majeur, il me paraît essentiel à chaque fois qu’une tribune nous est offerte de le rappeler car il en va de notre devoir d’humanité de répondre à ces situations d’urgence absolue. Si nous ne pouvons être à la hauteur de ces enjeux, cela en dit long sur nos valeurs d’entraide et de fraternité. Aussi à leur échelle, je suis persuadé que nous avons tous des actions à mener pour mettre fin à cette situation intolérable.