Monsieur le Président, chers collègues,

Je voudrais à mon tour souhaiter la bienvenue à notre collègue et ami François Briançon que nous retrouvons après une courte pause pour certains et qui apportera sans nul doute un regard et une réflexion aiguisés sur les enjeux et projets métropolitains.

Je voudrais aussi avoir une pensée particulière et apporter notre soutien aux habitantes et habitants de la Turquie et de la Syrie qui vivent une situation si effroyable qu’il est difficile de trouver les mots. Beaucoup d’associations humanitaires apportent leur aide, nous pourrions, au sein de la Métropole, apporter notre contribution comme nous l’avons fait par le passé notamment pour le peuple Ukrainien.

Par ailleurs aujourd’hui en France et dans notre territoire, nous sommes dans la lutte contre la réforme des retraites voulue par le Gouvernement, une réforme injuste dont nous demandons le retrait et nous regrettons de ne pouvoir être aux côtés des organisations syndicales et des citoyens et citoyennes qui manifestent pour défendre leurs droits ce matin et qui sont légitimement en colère.

Autre colère et inquiétude légitimes Monsieur le Président sont celles des salariés de LATECOERE. Nous espérons que vous en conviendrez : une entreprise, certes fleuron de la Région, qui a bénéficié de fonds européens, Régionaux, qui a pu faire une plus-value grâce à la complicité de la Métropole (rappelez-vous, nous vous avions mis en garde lorsque vous avez vendu les terrains de Periole pour une bouchée de pain en 2016…)…une entreprise qui décide de délocaliser sa production au Mexique et en Tchéquie, c’est à la fois indécent et scandaleux. Cela nous amène à vous demander, encore une fois, de mener une vraie réflexion et de poser des actes clairs en matière d’aide aux entreprise. Ces aides ne doivent plus être attribuées sans contrepartie clairement et précisément définies en termes d’emplois, de politique sociale et d’impact environnemental.

Cela me conduit naturellement à aborder un sujet d’actualité pour notre Métropole qu’est le Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) qui a commencé à être débattu dans les conseils municipaux des communes et pour lequel nous avons fait un certain nombre de propositions. Car ce PADD, au vu du contexte d’extrême urgence climatique, ne peut plus se contenter, comme ce fut le cas dans le passé, de donner des orientations certes vertueuses mais peu engageantes pour notre collectivité et la réalisation du futur PLUIH et de son règlement.

Nous avons la responsabilité d’être au rendez-vous des défis qui sont devant nous. Je ne mettrai en exergue que quelques points qui nous paraissent essentiels mais nous sommes bien sûr ouverts à des échanges plus précis dans les jours qui viennent :

  • L’armature écologique
  • La mobilité
  • Le logement

Sur l’armature écologique, il ne s’agit pas de rester sur le vœu pieu de préserver et consolider l’existant mais de donner des objectifs plus ambitieux et précis comme la mise en place d’un coefficient de biotope par secteur, la restauration des continuités écologiques par la prise en compte des terrains privés ou encore la multiplication par 10 des espaces verts protégés dans le domaine public.

Sur la mobilité, on voit apparaître la 3ème ligne de métro et la nécessité de transports structurants, ou encore l’avion vert, mais certainement un oubli, le service express métropolitain n’apparait pas, ou plus. Or, doit-on rappeler que les études multimodales pilotées par l’Etat, et publiées le 25 janvier dernier sont inquiétantes et indiquent que « les projets actuels seront insuffisants pour répondre aux enjeux de déplacements qui continueront d’augmenter fortement en périphérie, à l’échelle de l’agglomération », mais aussi que la saturation routière devrait être pire en 2030 qu’en 2017. Elles concluent qu’un nouveau mix de solutions, dont le service express métropolitain, doit être étudié et qu’il fait partie des projets ayant le plus d’effet positif en termes de report modal avec le vélo, le co-voiturage et l’amélioration des rabattements autour des gares entre Colomiers et l’Isle-Jourdain.

Le service express métropolitain doit donc impérativement être intégré au PADD. Au-delà, nous soutenons la proposition de Rallumons l’étoile de participer à un séminaire d’étude, car, si nous avons, notamment au sein de la Métropole, voté un vœu à l’unanimité, il est urgent de construire un projet, phasé dans le temps mais qui verra les premières étapes se concrétiser rapidement. Et qui permettra de bénéficier des budgets annoncés par le gouvernement pour soutenir les RER métropolitains.

Et nous vous alertons enfin en parallèle sur l’urgence de travailler sur un accord entre Tisseo et la Région avant le 10 avril (date de finalisation des discussions entre la Région et la SNCF sur l’offre TER) pour permettre des améliorations de l’offre TER dès 2024.

Enfin s’agissant, dans le PADD, de garantir le droit au logement pour toutes et tous, il s’agit d’être plus offensif en s’engageant à renforcer l’effort de construction de logements locatifs intermédiaires sociaux et très sociaux, de baisser le seuil de déclenchement en matière d’intégration de logements sociaux dans les opérations immobilières et de mettre en œuvre un dispositif d’encadrement des loyers.

Nous sommes à la croisée des chemins, sans PLUIH, sans PDU, mais avec l’opportunité de ne pas refaire les erreurs du passé en s’engageant résolument et radicalement pour des politiques publiques qui soient à la hauteurs des enjeux de transition écologique et de justice sociale et climatique.