Monsieur le Président, cher.es. collègues, Mesdames et Messieurs,
Merci à Monsieur Carles, à la ville de Blagnac et aux services qui se sont mobilisés pour nous accueillir ici. Il nous semble très intéressant d’aller dans les équipements publics des villes de notre métropole.
Nous avons une pensée particulière pour les victimes des attentats de 2012 qui nous ont tous marqués durablement. Nous partageons la nécessité de faire vivre le devoir de mémoire sur ce sujet si terrible, nous ne devons pas oublier.
Comment ne pas commencer ce propos liminaire comme l’ont fait tous ceux qui m’ont précédés aujourd’hui par la situation extrême que traverse notre monde avec la guerre en Ukraine ?
Qui aurait cru que quelques jours seulement après que notre assemblée se soit réunie au mois de février dernier, la Russie de M. Poutine allait agresser militairement l’Ukraine mettant en danger la paix dans le monde entier. Cette situation dramatique qui résulte de la folie du président russe et des oligarques qui l’entoure a des conséquences qui retentissent aux 4 coins du globe et plus particulièrement ici en Europe. L’exil des réfugiés ukrainiens est un enjeu majeur des semaines et des mois à venir. Nos communes et notre métropole doivent y prendre toutes leurs parts.
Sur ce sujet, nous voterons aujourd’hui des aides exceptionnelles à destination des acteurs qui se mobilisent pour accompagner les femmes et les hommes touchés par ce conflit, c’est une bonne chose. Nous saluons l’action et l’implication des élus de la majorité et de notre collectivité dans son rôle de coordination des actions de soutien à l’Ukraine et aux réfugiés.
Nous espérons que cette mobilisation se développera sur l’accueil et durera dans le temps, qu’elle sera une occasion de créer un réseau de solidarité métropolitain et qu’elle pourra dans les années à venir poser les bases d’actions larges sur notre territoire. Nous pensons notamment au recensement des logements vacants pour accueillir aujourd’hui les réfugiés ukrainiens et demain les réfugiés climatiques qui seront eux aussi contraints à l’exil.
Toulouse est une terre d’accueil et elle doit honorer cet héritage.
Enfin, il me semble important de dire un mot aujourd’hui sur le risque de stigmatisation des populations, nous devons être particulièrement vigilant à faire la part des choses, les actes du dictateur Vladimir Poutine ne peuvent être reprochés à toute la population russe et russophone. Il me semble utile de revenir sur ce sujet tant les raccourcis entre religion, nationalité et idéologies sont nombreux dans le débat public.
Enfin pour continuer sur un autre constat, malheureusement inquiétant, le premier mars dernier le GIEC (Groupement Intergouvernemental d’Expert sur le Climat) a publié un nouveau rapport. Celui-ci intitulé “impacts, adaptation et vulnérabilité” donne des clefs de compréhension sur le changement climatique à l’échelle globale mais aussi locale, mais je n’ai aucun doute sur le fait que chacun des élus ici présent en mesure l’importance et en a pris connaissance avec attention.
Il s’agit d’un sujet majeur qui aurait toute sa place dans notre assemblée au même titre que la présentation du Codev dont nous avons bénéficié au dernier conseil. Ainsi Monsieur le Président, nous avons la chance de pouvoir nous rattraper car dans les semaines à venir ; début avril, le GIEC sortira un nouveau rapport sur les solutions à mettre en œuvre pour lutter contre ce dérèglement climatique. Il paraît essentiel d’y consacrer un temps important, au moins 2h de présentation et de débat lors du prochain conseil. De plus, nous avons la chance, à Toulouse, d’avoir une communauté scientifique riche dont certains rédacteurs des rapports en question. Il serait très intéressant de les entendre dans cette assemblée.
Cela nous permettrait de débattre réellement de solutions à mettre en œuvre pour notre territoire pour avancer vers un futur désirable.
Alors oui, je parle de futur désirable, il me semble qu’un recadrage soit de mise pour terminer ce propos liminaire. En effet, je suis très heureux d’avoir fait découvrir à Monsieur Briand et Monsieur Espluglas le terme d’écologie politique lors du conseil du mois de décembre, il s’agit pourtant d’un courant politique né dans les années 70. J’avoue je n’y étais pas / ou je n’étais pas né (mais puisque vous me faites parfois le procès du jeunisme, je le dis certains membres de cette assemblée peuvent s’en souvenir puisqu’ils étaient déjà élus à l’époque).
Bref, maintenant, vous avez au moins entendu parlé d’écologie politique, mais il me semble que vous n’avez encore strictement rien compris à ce que nous défendons. Pour préparer ce propos, j’ai lu le PV du dernier conseil et je ne vous parle pas de la tribune du dernier magazine métropolitain…. Cela me laisse sans voix …
Vous nous accusez régulièrement d’être dans la surenchère mais là on est dans une situation ubuesque.
Nous vous parlons d’ouverture d’ esprit, de ville agréable, respirable et de démocratie, vous nous attaquez avec des mots creux « extrême gauche”, “anti-tout”. Passer une page entière à faire de la caricature démontre bien votre besoin de masquer ainsi votre immobilisme et votre absence de projet politique pour notre collectivité !
Monsieur Briand est même allé encore plus loin lors du dernier conseil en expliquant que c’est par notre opposition au nucléaire que le pouvoir d’achat était en crise en France, d’ailleurs, je suis même persuadé qu’il va dès aujourd’hui dans sa réponse me donner le nom des présidents écologistes qui ont mené la France vers cette situation critique. Mais ne nous y trompons pas, en France, comme dans cette métropole, depuis longtemps, c’est vous qui êtes aux manettes, c’est vous qui avez opéré des choix qui nous conduisent dans cette impasse et c’est vous et vous seuls qui devez porter la responsabilité de votre inaction.
Pour ce qui est des représentants de l’écologie politique que nous sommes, nous continuerons à défendre les valeurs qui sont les nôtres pour que comme dans les autres grandes métropoles à Grenoble, à Bordeaux, à Lyon et à Strasbourg, nous ayons dans notre métropole un mode de vie et des politiques publiques qui prennent soin des gens, de la qualité de vie, de la préservation du vivant. Car oui, pour nous aujourd’hui et demain, l’écologie c’est l’ESPOIR. L’écologie, c’est la VIE !