Monsieur le Président, cher.es collègues,
Pour commencer, je souhaiterais adresser toutes nos félicitations républicaines à notre collègue Dominique Faure pour son nouveau poste de Ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer et du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité.
Nous espérons que le vœu que nous vous proposons à l’occasion de ce conseil sur la nécessité d’un engagement financier de l’État auprès des collectivités et plus particulièrement dans le domaine de la transition écologique et sociale sera entendu par vous Madame la Ministre.
Dans un contexte particulièrement difficile pour nos concitoyen.nes et pour nos collectivités, il est absolument nécessaire d’arrêter immédiatement les politiques de casse sociale et de dégradation du service publique.
Nous le voyons bien actuellement avec la détresse de l’hôpital public qui, abandonné par l’Etat depuis des années, souffre de la triple épidémie de bronchiolite, grippe et Covid amplifiée par notre inaction historique en matière de pollution à l’échelle locale qui renforce encore la vulnérabilité des populations sur les maladies de ce type.
Dans le domaine de l’énergie également, nous subissons de plein fouet les choix néolibéraux qui nous font perdre la maîtrise public des énergies. De plus, les choix nationaux de ne pas investir sérieusement sur les énergies renouvelables, nous coûtent aujourd’hui particulièrement cher.
J’entends déjà la réponse de notre collègue Sacha Briand qui nous expliquera qu’avec le nucléaire l’avenir sera plus vert, j’attends cette fois-ci qu’il nous explique comment il pense refroidir les centrales avec des eaux de plus en plus chaudes et pourquoi cette solution idyllique ne nous protège pas des coupures planifiées.
Cela ne vous aura pas échappé, nous sommes le 8 décembre et les restrictions préfectorales sur l’eau ont pris fin, il y a une semaine : c’est historique tout comme les records de température atteints dans notre métropole cet été qui conduisent à une anomalie de température de 2.1° par rapport à la période 1991-2020 et à un déficit de précipitation très important. Si nous ne voulons pas subir de plein fouet les impacts du changement climatique dans les années à venir, il faut nous adapter et vite. Nous pourrions faire de notre métropole un territoire d’expérimentation sur la résilience plutôt que de tout miser sur l’attractivité car vous pouvez faire venir autant d’industrie et d’habitants que vous le voudrez, il faut pour nous avant tout garantir la sécurité et la qualité de vie de ceux qui vivent nos villes au quotidien.
La crise ukrainienne et la crise climatique sont liées et elles accentuent toutes les deux, les inégalités sociales dans notre pays et dans notre métropole. C’est pourquoi, il nous semble essentiel et aujourd’hui plus que jamais de faire de la politique pour porter de l’espoir et tracer un chemin qui donnera de la visibilité aux habitant.es de nos territoires.
Ce chemin vers un avenir désirable, il passe pour nous par des propositions concrètes :
- Nous vous proposons d’interpeller l’Etat de demander un soutien financier significatif à nos communes qui souffrent de budgets toujours plus contraints et des non-compensations que décident le gouvernement, comment faire face à l’explosion de la précarité aux difficultés sociales dans ces conditions. Peut-être faudra-t-il également renforcer la solidarité de la métropole vers les communes sur ces questions budgétaires en construisant une métropole ensemble.
- Nous vous proposons et c’est le sens de notre voeu sur l’énergie solaire, d’amplifier et de faciliter l’installation du photovoltaïque partout sur notre territoire, du centre de Toulouse aux franges de la métropole.
- Nous vous proposons d’en finir avec les panneaux publicitaires qui consomment des ressources importantes pour leur création, de l’énergie en quantité dans leur fonctionnement pour produire de la pollution visuelle et lumineuse. Et si quand on demande à tout le monde de faire des efforts, nous montrions l’exemple.
- Nous vous proposons aussi de profiter du travail en cours sur les abri-voyageur, pour mettre fin aux publicités pour les transports les plus polluants et celles à caractère sexiste, mais surtout le plus important nous vous proposons de verdir ces espaces qui contribuent aux îlots de fraîcheur et qui pourrait devenir des espaces de respiration.
- Des propositions comme celle-ci pour rendre la ville plus agréable à vivre et habiter,nous en avons plein et nous sommes disposés à les partager si vous nous en laissez les espaces.
Ce que nous attendons de l’exécutif métropolitain, c’est qu’il nous dise quel chemin il souhaite prendre, car aujourd’hui nous avons l’impression que sur tous les sujets de transition vous subissez les événements sans jamais définir de cap. La ZFE en est le parfait exemple puisque vous nous proposez encore aujourd’hui, une dérogation temporaire de 52 jours sans nous donner ni date de fin ni d’horizon sur l’avenir de ces dérogations. Je l’affirme aujourd’hui ce dont nous avons besoin c’est d’une planification écologique claire à l’échelle de la métropole.
Enfin, je veux terminer sur un message positif pour affirmer que ces crises multiples que nous traversons peuvent être l’occasion de recréer et de stabiliser des communs sur lesquels nous pourrons nous retrouver.
?Pour visionner l'intégralité des propos liminaires de @karmann_thomas, c'est juste ici ⤵️ pic.twitter.com/3IaM72J8J1
— Groupe élu·e·s écologistes de Toulouse & Métropole (@Ecolo_ToulouseM) December 8, 2022