Monsieur le président, Mesdames, Messieurs les vice-présidents, Monsieur PERRIN, vous nous soumettez aujourd’hui une délibération relative à la convention d’objectifs et de moyens qui lie Toulouse Métropole à la Maison du Vélo. Ce partenariat s’inscrit, je le crois, plus largement, dans le cadre des politiques cyclables de notre collectivité, qui visent à accompagner la location de vélos et à promouvoir l’usage des cycles comme moyen de transport au quotidien. Je tiens en premier lieu à saluer le travail remarquable fait depuis des années par la Maison du Vélo. Cette structure associative contribue depuis de très nombreuses années au développement des politiques vélo de notre métropole, en se positionnant toujours comme un acteur proactif des questions de mobilité. Elle a permis de faire évoluer la perception de très nombreux citoyens et de leurs représentants élus que nous sommes concernant le vélo. Si l’usage du vélo se développe aujourd’hui de façon exponentielle à Toulouse et dans notre agglomération, c’est en bonne partie grâce au travail de conviction mené par les militants associatifs de la Maison du Vélo, mais aussi de l’ensemble des usagers du vélo. Je veux ici les en remercier, et je crois pouvoir le faire au nom de notre Conseil tout entier.
Si la délibération dont nous avons entendu la présentation a retenu notre attention, c’est parce qu’elle concerne entre autres choses la location de vélos. Et je veux ici porter à l’attention de notre Conseil deux éléments qui, je le crois, devraient contribuer dans les prochains mois à guider nos travaux. Le premier élément, c’est d’abord la nécessité de développer très fortement le parc de location de longue durée proposée aux habitants de notre métropole. Le service de location subventionné par notre collectivité et mis en œuvre par la Maison du Vélo porte aujourd’hui sur un parc de 495 vélos à la fin de l’année 2020. C’est un dispositif qui, certes, a le mérite d’exister, mais qui reste extrêmement modeste pour un territoire comme le nôtre. Monsieur le président, qui aime à comparer les métropoles lorsque les choses nous sont favorables, sera heureux d’entendre cette comparaison pour donner quelques références. Nantes Métropole propose aujourd’hui 2 000 vélos à la location longue durée sur son territoire, dont 1 480 à assistance électrique. Plus ambitieuse encore, la ville de Grenoble en propose 7 000.
Le second élément, c’est la prochaine fin de Délégation de Service Public (DSP), qui lie la mairie de Toulouse à JC Decaux, on sera amenés à en reparler, pour le service Vélô Toulouse. La fin de cette DSP nous offre l’opportunité de faire évoluer, d’étendre le service de location en libre service au-delà des limites géographiques de la seule ville-centre. La fin de cette DSP permettra également, nous en formulons en tout cas ici le souhait, de proposer des vélos plus modernes, pourquoi pas à assistance électrique, aux très nombreux usagers de ce service de location courte durée. Vous avez compris donc ici le sens de mon intervention et de notre interpellation. La fin de la DSP Vélô Toulouse pose la question plus large des politiques cyclables portées par notre collectivité et des modalités de mise en œuvre de ces politiques. La Métropole doit-elle se préparer ou non, on aura l’occasion d’en débattre, à reprendre le service Vélô Toulouse en lieu et place de la mairie de Toulouse ? Faut-il privilégier l’intervention de Tisséo pour ce service, ce qui permettrait, pourquoi pas, d’effacer d’un point de vue de l’usager les limites administratives entre la Métropole, le Sicoval ou encore le Muretain ? Faut-il maintenir une DSP ou non ? Quoi qu’il advienne, pour nous, nous souhaitons que nous fassions franchir les limites géographiques de la commune de Toulouse à Vélô Toulouse, et ce dès l’horizon 2021-2022. Faut-il par ailleurs maintenir la coexistence d’une offre de location de vélos en libre-service opérée par un prestataire et d’un service public de location de vélos longue durée opérée par un acteur associatif ? C’est là aussi des questions qu’il nous semble important de devoir être posées.
Nous souhaitons d’une part que nous fassions progresser la lisibilité de l’offre cyclable subventionnée par notre collectivité, comme le permettent certaines marques comme Bicloo à Nantes, ou Métrovélo à Grenoble. Nous formulons enfin le souhait que nous fassions en sorte de préserver notre écosystème cyclable toulousain. Pour y parvenir, il faudra veiller entre autres choses à préserver les champs des politiques cyclables hors du secteur marchand. La Maison du Vélo nous est précieuse, son travail aux côtés de la Métropole nous a fait franchir les étapes essentielles dans l’essor du vélo, il ne faudra pas l’oublier dans les années à venir.