Monsieur le président, chers collègues, dans le cadre du projet agricole et alimentaire métropolitain, sur les points 5.4 et 5.5, on nous propose d’approuver une convention avec la Chambre départementale d’agriculture et une charte avec la Région Occitanie. Au travers de ces deux délibérations, la Métropole montre pour principale ambition de permettre l’accès de tous ses habitants à une alimentation saine et durable, mais les enjeux vont bien au-delà de cette ambition. Ces délibérations ont une dimension départementale et régionale qui offre l’opportunité de construire un système alimentaire cohérent, s’inscrivant dans le cadre de la transition écologique à la hauteur des enjeux liés au réchauffement climatique. Pour rappel, l’ensemble de la chaîne alimentaire mondiale pèse pour un tiers des émissions de gaz à effet de serre. Un autre enjeu, derrière ces deux délibérations, est de structurer la filière agricole régionale et biologique, riche en emplois en favorisant la mise en place des filières de transformation et de distribution et structurer ainsi des productions locales de fruits, légumes, viandes, etc. Plus près de nous, sur le territoire métropolitain, qu’en est-il de la politique d’agriculture urbaine et périurbaine ?
Le rapport développement durable nous apprend qu’il n’y a pas de projet nouveau depuis 2014, alors que nombre de communes de notre métropole se saisissent aujourd’hui du sujet de l’agriculture en zone urbaine. La Métropole se doit d’être à la hauteur et de soutenir les communes pour démarrer une vraie dynamique de territoire en favorisant, entre autres, l’installation d’exploitations biologiques. Pour rappel, dans ce rapport, « Quels enjeux pour la Métropole 2020-2030 », le Codev signale que « développer l’autonomie alimentaire en réintroduisant dans les franges de la Métropole, occupées largement par des cultures d’exportation, une agriculture vivrière et maraîchère qui pourrait alimenter les circuits courts est un facteur de résilience du territoire. » Un quatrième enjeu est celui de l’application de la loi Egalim. À compter du 1er janvier 2022, c’est-à-dire demain, les restaurations centrales de nos communes devront proposer 50 % de produits de qualité et durables ou locaux, dont au moins 20 % de produits biologiques. La plupart de nos communes sont également tenues de proposer, au moins une fois par semaine, un menu dit végétarien. Cela ne s’improvise pas, les restaurations centrales de nos communes sont à la fois des consommateurs importants, jouant un rôle dans la structuration de la filière agricole et des prescripteurs auprès de l’ensemble des habitants. À l’occasion de ces deux partenariats, Toulouse Métropole pourrait ainsi mettre en place un service d’accompagnement technique mutualisé pour permettre à nos 37 communes de s’inscrire le plus rapidement possible dans le cadre de la loi Egalim.
Enfin, l’enjeu individuel. Rapprocher consommateurs et producteurs est louable, mais la Métropole, en tant que puissance publique, peut aller plus loin et accompagner nos habitants dans leur changement de pratiques alimentaires. En effet, lutte contre le gaspillage alimentaire ou alimentation moins riche en produits animaux, réduisent fortement l’impact de notre alimentation en termes de gaz à effet de serre. Pour conclure, les actions entreprises dans le cadre du Projet Agricole et Alimentaire Métropolitain (PAAM) sont donc très attentistes alors que nous attendions une posture volontariste. Dans ce domaine, comme dans d’autres, la volonté se traduit nécessairement par une ligne budgétaire, or le volontarisme, dans le budget, nous ne le trouvons pas davantage.