Parc des expositions et Centre de Congrès – Antoine Maurice – Conseil du 15 octobre 2020

Vous le savez, chaque année, j’interviens pour m’inquiéter de la concurrence entre certains équipements, notamment événementiels et sur le devenir du Parc des Expositions dont vous savez que nous avions dénoncé, non pas la création, mais le dimensionnement et le positionnement géographique. Chaque année, les rapports des délégataires sont l’occasion de voir l’évolution de l’exploitation des différents équipements. Cette année encore, le Parc des Expositions a vu son utilisation diminuer de 10 %. Certes, certains évènements biannuels peuvent expliquer en partie cette baisse d’utilisation. Mais plus généralement, depuis de nombreuses années, c’est confirmé par des enquêtes nationales, notamment de Coach Omnium de 2018, l’offre se développe sur les parcs d’exposition mais la demande stagne. Elle stagne et en plus, elle se concentre essentiellement sur des événements régionaux à 97 %, ce qui questionne d’autant plus le dimensionnement du nouveau Parc des Expositions qui vise à capter des événements nationaux ou internationaux qui sont très limités et, j’y reviendrai, qui ont même tendance à diminuer.

Mais surtout, au-delà du Parc des Expositions, c’est la question des autres équipements, et notamment du Centre des congrès, dont on voit une chute importante des journées congressistes de moins 30 % dans le rapport d’activité. L’évolution de tout ce secteur est donc à la baisse. Et nous avons là le rapport d’activité de 2019, donc avant la crise sanitaire que nous sommes en train de vivre et qui ne fait qu’accroître fortement cette chute, bien sûr, de l’événementiel. Aujourd’hui, nous sommes dans un contexte évidemment particulier, qui explique les avenants que nous avons adoptés pour exonérer de redevance, à partir du moment où il n’y a plus d’événements, quand c’est lié au Covid. Mais au-delà, cela va interroger encore plus les craintes que nous avions de cette stagnation du marché événementiel. Cette baisse elle pourrait être durable parce que, bien sûr, il y a la crise sanitaire. Mais cette crise sanitaire est révélatrice d’évolutions de notre société, et notamment du fait que les grands événements de ce type vont probablement se réduire dans une logique d’avoir davantage d’événements à distance et moins en présentiel.

Tout cela nous inquiète pour l’avenir de nos équipements publics et la concurrence possible entre, demain, le Centre de Congrès Pierre Baudis, le nouveau Parc des Expositions et l’Arche Marengo par exemple, mais aussi du devenir du Parc des Expositions et de son utilisation, qui pourrait effectivement peser in fine sur la collectivité. Car je rappelle que dans le contrat de délégation de services publics du Parc des Expositions, s’il y a une baisse de moins 15 % du chiffre d’affaires, ce sera à la collectivité de compenser ce manque à gagner. Je tenais à le pointer à nouveau ici. Il convient de garder cela en tête et d’avoir un débat à l’avenir sur le devenir de ce Parc des Expositions, pour ne pas qu’il soit un gouffre financier pour la collectivité.