Pacte urbain Linéo 10 – Patrick Chartier – Conseil du 24 juin 2021

Monsieur le président, chers collègues, cette délibération nous propose d’approuver le pacte urbain Linéo 10 construit dans une démarche de partenariat avec les communes d’Aucamville, Fenouillet, Fonbeauzard, Saint-Alban et Toulouse. Ce pacte urbain précise le projet de cohérence urbanisme-mobilités dans le corridor d’attractivité de 400 mètres du Linéo 10. Ce travail très complet, produit par les services, propose, dans ce corridor de 400 mètres, de rendre le Linéo 10 attractif en retravaillant finement la densification urbaine via des OAP, en prévoyant la réalisation d’équipements publics de proximité et en restructurant le réseau de mobilités douces, ce qui est louable.

Qu’en est-il, toutefois, de ce secteur au nord de Toulouse ? Ce secteur est saturé par la circulation automobile interne, mais aussi par la circulation nord-sud qui le traverse, avec 80 % des trajets pendulaires s’effectuant en voiture. Ce secteur s’est beaucoup construit ces dernières années, mais il peut encore accueillir beaucoup de logements, car il reste peu dense. C’est une zone d’îlot de chaleur non négligeable, au moins +3 degrés, une exposition au bruit, avec l’A62, la M820 et la voie ferrée et une exposition au NOx.

Le Linéo 10 sera-t-il suffisamment attractif pour répondre à ces enjeux ? Très probablement pas. Il y a seulement 3,6 kilomètres de mise en site propre sur les 22 kilomètres aller-retour de la ligne, soit à peine 15 % du linéaire. Le gain de temps est de 10 minutes en heure de pointe, mais cela prendra encore 45 minutes pour parcourir les 11 kilomètres du Linéo, soit 14 km/h de moyenne. Ce Linéo ne dessert pas la commune de Lespinasse qui se situe juste au nord du terminus et qui en avait fait la demande, ni la commune de Saint-Jory.

Il existe d’autres possibilités de transports en commun efficaces sur ce secteur nord de la Métropole, sur la M820 et surtout grâce à l’aménagement ferroviaire au nord de Toulouse. L’AFNT permettrait, en effet, la mise en place de TER cadencés, voire d’un RER pouvant desservir cinq ou six haltes ferroviaires sur le nord de la Métropole. Les études préliminaires de l’AFNT datent de 2010, il y a onze ans. Avec le Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), la réalisation de cet aménagement ferroviaire structurant est liée à la construction de la LGV Bordeaux-Toulouse, ce qui repousse de plusieurs années sa réalisation. AFNT et LGV pourraient, pourtant, être traités indépendamment.

En matière de transports sur la Métropole, la commande est politique, le maître d’ouvrage est Tisséo et les services accompagnent cette commande politique. Sur ce secteur nord de la Métropole, comme dans d’autres secteurs de la couronne métropolitaine, on voir ce qu’il en est de la commande politique. Dans l’élaboration des futurs documents structurants que sont le PLUi-H et le PDU, il sera nécessaire d’amplifier la cohérence urbanisme-mobilités, la cohérence entre obligation de construire des communes et la programmation de transports en commun plus efficaces émaillant le territoire. Je vous remercie.