Ouverture des commerces le dimanche – Isabelle Hardy – Conseil du 15 octobre 2020

Monsieur le président, chers collègues, ça ne vous étonnera pas, je vais intervenir sur la 12.20, sur le dispositif au repos dominical. C’est une délibération que nous connaissons, à la fois à la Ville et à la Métropole, depuis maintenant de nombreuses années. Et finalement, en repensant à cette intervention, je me suis rendu compte qu’on ne resituait jamais cette délibération dans un contexte plus global des enjeux d’une politique de développement du commerce et de l’artisanat à l’échelle de la Métropole et même au-delà de l’aire urbaine. Et c’est une erreur. Pourquoi ? Parce que le dynamisme ou pas du commerce et de l’artisanat n’est pas lié à l’ouverture des commerces les dimanches et les jours fériés, bien sûr vous en conviendrez. Quelques mots et puis j’aimerais, si vous en êtes d’accord, qu’un jour nous ayons ce débat-là au niveau de la Métropole, parce que je pense que, dans la période de crise et de bouleversement, notamment des habitudes de consommation et du commerce en général, ce serait peut-être intéressant de partager un diagnostic et de travailler ensemble dans un esprit constructif peut-être à développer des outils, certains existent déjà, mais en développer d’autres.

C’est vrai que j’ai l’habitude de dire qu’aujourd’hui, on est dans une crise de consommation, on est dans une baisse de la consommation, à part le secteur alimentaire, tous les secteurs souffrent. On a une modification de la consommation également. On consomme différemment, on consomme moins, on consomme mieux, on consomme plus local, on loue, on emprunte. Et d’ailleurs, la grande distribution ne s’y trompe pas. On a aussi à discuter entre nous des enjeux de l’urbanisme commercial. De cette frénésie galopante, même lorsque ça va mal, de la création de mètres carrés commerciaux, de la financiarisation des acteurs du commerce. On doit parler aussi, lorsqu’on parle commerce, des enjeux de l’organisation de la ville, de l’urbanisme. Si vous en êtes d’accord, j’aimerais que nous puissions avoir un jour ce débat-là, tous ensemble. Mais je reviens à cette délibération.

Nous avons la chance, c’est vrai, d’avoir ce contexte particulier en Haute-Garonne, avec un conseil départemental du commerce qui négocie ou qui tente de négocier depuis plus de vingt ans l’ouverture des commerces les dimanches et les jours fériés. Mais depuis quelques années, force est de constater que pour de multiples raisons, ces accords ont été extrêmement fragilisés, notamment à cause de la pression de la grande distribution et des succursalistes. Et aujourd’hui, notamment aussi à cause du non-respect de ces accords, par des enseignes notamment d’ameublement et plus particulièrement dans la périphérie de Toulouse. C’est d’ailleurs Madame TRAVAL-MICHELET qui l’avait souligné lors de la commission qui a examiné cette délibération. Aujourd’hui, plus que jamais, nos commerces souffrent. Cette mesure, je le pense, fragilise encore davantage les commerces de proximité indépendants au profit des succursalistes et de la grande distribution. Ce sont les plus solides, ces acteurs du commerce les plus importants, qui ont les moyens d’ouvrir les dimanches et les jours fériés. Ce n’est pas une délibération anodine de ces points de vue là comme sur d’autres. Et sur ces autres points, je vais laisser la parole à Hélène CABANE. Merci.