
Monsieur le président, Monsieur DARDELET, chers collègues, vous nous soumettez aujourd’hui une délibération qui vise à amender la convention de partenariat du projet COMMUTE, cela a été exprimé. Ce projet vise à expérimenter un système de gestion innovant de la mobilité urbaine en vue de décongestionner le trafic sur la zone aéroportuaire et aéronautique toulousaine. Cet avenant, outre une prolongation de quelques mois de la phase expérimentale en lien avec la crise sanitaire, propose d’engager à très court terme, dès cet automne, la mise en œuvre de deux actions nouvelles favorisant les modes actifs, vélo et marche à pied. Il s’agit ici d’aménager de nouveaux tronçons de pistes cyclables et de compléter les cheminements piétons entre les arrêts de transports en commun et les accès aux principales entreprises du secteur.
Vous connaissez notre attachement à la question du traitement des discontinuités, qu’elles soient cyclables ou piétonnes. Ces discontinuités, qui sont encore très nombreuses dans notre métropole, sont autant de sources de conflits d’usage avec les automobilistes et génèrent des zones potentiellement accidentogènes et contribuent naturellement à décourager nombre de nos concitoyens qui pourraient basculer de la voiture individuelle vers les modes actifs. Ces situations, héritées finalement d’un aménagement de l’espace public centré autour des automobilistes, perdurent tout particulièrement dans les zones d’activité. Nous soutenons donc ces mesures et nous nous prononcerons en faveur de cette délibération. Je souhaite par ailleurs saluer l’engagement des salariés de la zone aéroportuaire et aéronautique toulousaine, qui contribuent d’ores et déjà au succès de cette expérimentation COMMUTE, même si ce succès mérite d’être encore très largement amplifié.
L’usage de la voiture individuelle, cela a été dit, recule, le covoiturage progresse tout comme les modes actifs. Et ce sont donc des rejets de CO2, de la pollution de l’air en moins et du temps passé dans les encombrements qui recule au bénéfice de tous. Cette expérimentation qui pourrait être qualifiée de premier succès en appelle d’autres. La situation de la zone aéroportuaire et aéronautique est certes caractérisée par une forte congestion automobile, mais c’est plus globalement la question des trajets domicile-travail qu’il convient, je crois, de réinterroger, et ce quelle que soit d’ailleurs la typologie des zones d’emplois. Notre objectif n’est pas seulement de réduire les encombrements, mais bien d’inciter à la démotorisation et d’accompagner demain les salariés dans la nécessaire décarbonation de leurs déplacements. Le projet COMMUTE n’est donc pas seulement un projet avec des aménagements publics favorables aux modes doux, même si c’est l’un des objets de la délibération que nous nous apprêtons à voter aujourd’hui. C’est aussi et même surtout un panel d’outils de management de la mobilité. Une partie de ces recettes expérimentées dans le cadre du projet COMMUTE, et c’est là notre proposition, pourrait donc demain être étendue à d’autres zones d’emplois de notre territoire. Je pense aujourd’hui à Basso Cambo, à Balma-Gramont dont la desserte en transports publics est certes beaucoup plus satisfaisante, mais qui dispose de marges de progression encore considérables dans la réduction de la part de la voiture. Je pense aussi à la ZAC Garonne, à la zone Thibaud ou aux abords de la route départementale 820 qui restent beaucoup plus enclavés. Le management des mobilités, l’accompagnement dans la mise en œuvre des plans de déplacements interentreprises, l’implantation de points d’information mobilité de proximité qui proposent notamment la location de vélos longue durée.
Toutes ces solutions, ensemble, constituent autant de dispositifs peu onéreux que nous pourrions d’ores et déjà déployer. Je vous propose donc chers collègues, que notre prochain Conseil de Métropole puisse être l’occasion de voter un premier processus de généralisation à toutes les zones d’emplois de notre territoire, du système de gestion innovant de la mobilité urbaine aujourd’hui expérimenté dans la zone aéroportuaire et aéronautique. Et nous saurons demain mobiliser les financements de l’État et les financements européens pour qu’ils nous accompagnent dans ce déploiement si nous en avons, chose que j’espère, la volonté politique.