Manque d’ambition écologique de la majorité – Antoine Maurice – Conseil du 15 octobre 2020

Merci, Monsieur le président. Quand, en début de semaine, vous avez tenu une conférence de presse sur la question de l’écologie en annonçant une série de délibérations fortes sur le sujet, je m’attendais, avec d’autres élus toulousains notamment, à la reprise de propositions du projet d’Archipel Citoyen, tel que vous l’aviez exprimé après votre élection. Et nous avons été déçus de voir qu’à ce stade, les mesures proposées sont soit dans la continuité de ce qui était fait, soit assez limitées, je vais y revenir.

En effet, vous aviez dit après votre élection que vous vouliez aller plus loin et reprendre des propositions d’Archipel Citoyen sur plusieurs sujets, notamment dans le domaine de l’énergie, en disant que vous vouliez faire plus d’efforts en matière de réhabilitation énergétique. Alors, regardons de plus près ce qui est proposé aujourd’hui. Le guichet unique est dans la continuité de ce qui était fait, mais c’est effectivement une amélioration qui va dans le bon sens. Simplement, je veux rappeler un engagement fort et savoir si vous vous décidez à aller dans ce sens sur cette question de la réhabilitation énergétique. Vous vous êtes engagés à mettre 66 millions d’euros sur la durée du mandat pour un grand plan de réhabilitation énergétique des logements, soit 11 millions d’euros par an. Pour information et pour avoir une idée de ce à quoi correspond une telle somme, 66 millions d’euros, c’est l’équivalent de la réhabilitation du centre-ville qui a été réalisé dans le précédent mandat. Donc quel est votre engagement sur ce sujet majeur ?

Deuxième sujet, sur l’alimentation. Ce qui est proposé, c’est la poursuite de partenariats qui existaient et qui restent modestes, vous en conviendrez. 5 000 euros par structure associative, c’est loin d’être une politique agricole métropolitaine d’ambition pour vraiment relocaliser notre alimentation. Pourtant, avec la crise sanitaire, on sait plus que jamais la nécessité de développer notre autonomie alimentaire. Pour cela, quel sera votre engagement pour réellement utiliser tous les outils dont on dispose ? Par exemple, l’Etablissement Public Foncier Local (EPFL) pourrait servir le rachat et la réinstallation d’agriculture de proximité, notamment de maraîchage ? Là aussi, quelles sont vos intentions en la matière ?

Sur un troisième volet important, la politique vélo, vous aviez dit que vous vouliez aller plus loin dans le nombre de kilomètres de pistes cyclables sécurisées proposées et reprendre, là aussi, une partie de nos propositions de campagne. Aujourd’hui, vous nous proposez essentiellement des aides limitées, certains élus y reviendront, qui vont dans le bon sens, bien sûr, qui sont positives, mais qui restent malgré tout limitées, d’autant plus que l’effort financier pour la mise en œuvre du schéma directeur cyclable ne suit pas. C’est difficile de prendre un vélo quand il n’y a pas de pistes cyclables ou quand elles ne sont pas sécurisées. Et donc quel est votre engagement là-dessus ? Je vous rappelle celui d’Archipel Citoyen, que vous sembliez vouloir reprendre à votre compte. C’était 500 millions d’euros sur les dix ans, c’est-à-dire sur le temps d’élaboration du schéma directeur cyclable qui a été adopté par notre instance, ce qui correspond à 50 millions d’euros par an. Aujourd’hui, il y a seulement 25 millions d’euros par an qui sont mis en place, dont VélôToulouse. Pour réaliser ces fameux 1 000 kilomètres de pistes cyclables sécurisées et continues, il faudra a minima doubler ce budget.

Quelles sont vos intentions là-dessus, pour qu’au-delà des mots d’écologie et des engagements pris vers la transition écologique, on ne se contente pas de quelques mesures ici ou là, mais sur les sujets aussi importants que ceux de l’énergie, des déplacements ou de l’alimentation, on puisse avoir de vraies politiques ambitieuses qui nous permettent de répondre à nos objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre notamment ?