Financements publics et MEETT – Antoine Maurice – Conseil du 1er avril 2021

Avant de commencer sur la 12.12, je voudrais préciser que nous ne pourrons pas voter la délibération 12.3. Cette délibération porte sur le soutien au programme d’actions 2021 de l’association French Tech Toulouse. Malgré nos demandes réitérées en commission Economie, innovation et emploi, cette délibération nous est présentée sans le bilan de l’année passée. C’est pour nous une exigence indispensable d’évaluation des politiques publiques que de pouvoir évaluer l’argent public qui est donné ici ou là.

Pour revenir sur la délibération 12.12, il faut noter déjà que le projet de délibération et l’annexe constituent un simple brouillon. Un brouillon avec des éléments non précis, alors même que l’on parle de plus de 1 million d’euros. 1,125 million d’euros versés par notre collectivité pour ce seul événement.

Cela rejoint le débat que nous avons eu, vous vous en souvenez, au moment du vote de la délibération sur la création du fonds congrès. Cette délibération prévoyait d’abonder ce fonds de un million d’euros par an et notre groupe avait largement voté contre. Nous considérions que l’argent que nous avions mis dans le parc des expositions devait déjà servir à l’attractivité des congrès. Et maintenant que nous avons l’outil du parc des expositions, on nous explique qu’il faut continuer à donner, en plus, de l’argent public de manière importante, puisque 1 million d’euros par an, c’est important.

Au-delà de cette position historique pour les élus écologistes au sein de notre groupe, il y a aussi l’interrogation du montant. En gros, vous considérez normal que ce fonds annuel de 1 million d’euros ne serve quasiment que pour un événement sur les deux prochaines années, puisqu’en 2021, cela représentera grosso modo la moitié de ce fonds et en 2022, plus des deux tiers de ce fonds. Cela signifie donc que ce seul événement justifier l’utilisation d’un fonds censé attirer des congrès et donc plusieurs événements ! On voit là qu’il y a plusieurs problèmes finalement. Ce montant considérable semble non justifié et la convention relève de l’amateurisme, disons-le. Nous nous interrogeons sur la pertinence de ces montants, vous le savez. Aussi, nous ne pourrons pas voter cette délibération.

Rapidement, pour bien repréciser mon propos qui a été largement déformé, j’ai bien parlé d’amateurisme de la convention. Je considère inadmissible qu’on fasse voter à une assemblée un engagement de plus de 1 million d’euros avec un document non complété, tel que celui qui est présenté. Donc l’amateurisme, il est dans la présentation et dans le travail de préparation qui est fourni pour le vote d’une délibération. Nous en demandons beaucoup plus à toutes les structures locales que nous finançons à quelques milliers d’euros à peine. J’ai bien compris que ce salon vous faisait aller très haut, par votre vision très « camée » à la compétitivité, l’attractivité, la métropolisation, l’excellence, qui est largement dépassée de notre point de vue, mais là, c’est le débat politique de fond que nous avons. Pour autant, a minima au-delà de notre divergence de vision des priorités aujourd’hui, en effet, du financement public, je considère qu’il n’est pas admissible qu’on ait si peu d’exigences posées pour un engagement financier aussi fort. Et là, c’est un enjeu démocratique qui m’a amené à parler de l’amateurisme de la convention. Merci.