Monsieur le président, chers collègues, pour ce projet de franchissement Nord de la Garonne par un pont deux fois deux voies, trois variantes étaient à l’étude. La variante Sud a été écartée car, entre autres, trop au Sud pour desservir le nouveau Parc des Expositions. Entre les variantes médianes et Nord, à ce stade, la variante Nord semble privilégiée, avec prolongement de la M902, et pont en deux fois deux voies au nord de Saint-Jory pour raccordement à l’A62. Si ce choix de tracé Nord est confirmé, il est à craindre qu’il donne la priorité au transport routier et à la circulation de transit. Pour le développement des modes doux et pour des transports en commun métropolitains efficaces, un tracé sur la partie centrale au sud semble en revanche bien plus approprié. D’autre part, pour faciliter la mobilité dans le secteur Nord, il y a le projet de RER toulousain, soutenu par des associations et des communes, mais dont l’étude est programmée à l’échéance bien trop lointaine de 2040 dans le Contrat de Plan Etat-Région.
Le retard pris dans le développement des transports en commun et dans les mobilités douces, l’étalement urbain et l’implantation de projets structurants, comme le Parc des Expositions, loin du cœur de la métropole et des infrastructures routières existantes, finissent par rendre la création de nouvelles infrastructures routières quasi inéluctables. Consommateurs de foncier encore agricole, voire d’espaces naturels, ces projets essentiellement routiers ne risquent-il pas de faire, comme c’est la plupart du temps le cas, un appel d’air pour la circulation automobile ? Alors certes, ce pont est attendu depuis 45 ans. Mais dans 45 ans, si nous n’agissons pas dès aujourd’hui, la température moyenne sera probablement supérieure de 1 à 2 degrés à celles connues aujourd’hui sur notre région. Nos enfants s’interrogeront alors sur nos choix d’aujourd’hui.