Economie circulaire et réduction des déchets – Hélène Cabanes – Conseil du 17 décembre 2020

Mes chers collègues, merci Monsieur TERRAIL-NOVÈS pour la présentation. Tout d’abord, nous souhaitons saluer l’engagement de Toulouse Métropole dans la voie de l’économie circulaire, conformément à la loi relative énergétique du 18 août 2015, d’autant plus que l’économie circulaire est pourvoyeuse de nombreux emplois locaux et permet de réduire la dépendance de notre territoire vis-à-vis de l’extérieur. En plus, elle a été opportunément intégrée dans le plan de relance pour l’emploi de Toulouse Métropole. Néanmoins, à la lecture de la délibération et du contrat avec l’ADEME, nous regrettons que certains éléments n’aient pas été suffisamment pris en compte.

Nous avons le sentiment que l’approche globale de l’économie circulaire n’est pas appréhendée. Vous traitez des problématiques présentes en aval, c’est-à-dire une fois que le déchet existe et que l’on doit le réemployer, le recycler ou le valoriser. Il n’est pas assez fait mention des moyens pour diminuer la production de déchets en amont. En effet, la notion de sobriété n’est pas présente, ni l’importance du changement des comportements d’usage et de consommation, alors que nous savons que le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas. Dit autrement, il est plus que nécessaire, aujourd’hui, dans un contexte de raréfaction des ressources, de se demander, avant de produire quoi que ce soit, avant de réaliser tel ou tel investissement, s’il est absolument indispensable de l’exécuter, ou s’il n’existe pas d’autres moyens plus économes et moins consommateurs matériaux destinés au réemploi issus de ces chantiers de démolition ne serait que de 5 %. On aurait aimé un peu plus d’ambition sur ce point-là.

L’objectif est, selon nous, aussi la réduction en amont de la production de déchets plutôt que de se centrer uniquement sur la recherche de solutions pas toujours optimales en aval, une fois que le déchet a été produit. Ensuite, il est écrit dans le projet de convention de l’ADEME, en page 2, je cite : « Toulouse Métropole pourra s’appuyer sur les filières, la recherche, l’innovation et les incubateurs pour trouver de nouveaux modes de production plus sobres, de nouveaux modèles d’affaires. » Certes, c’est une très bonne piste, mais rappelons que les acteurs de l’économie sociale et solidaire sont déjà présents sur le territoire, ils sont particulièrement en avance sur ces projets. Il serait donc nécessaire de les associer prioritairement et pleinement, de même que les associations de sensibilisation au tri des déchets, ou à la pollution plastique, par exemple, qui existent sur notre territoire. Enfin, nous regrettons un manque d’ambition sur les chantiers sur lesquels Toulouse Métropole est maître d’ouvrage. L’avancée de Toulouse Métropole vers l’économie circulaire est une très bonne chose, et nous voterons favorablement cette délibération. Nous insistons néanmoins sur le fait qu’il faut avancer sur cette nouvelle forme d’économie, tout en s’interrogeant préalablement à la nécessité de production de certains biens et services en amont.