[Communiqué] Devenir de la prison Saint-Michel : Toulouse doit se porter acquéreur

L’Etat a lancé un appel à idées sur le devenir de la prison Saint-Michel, située au 18 bis Grande rue Saint-Michel à Toulouse. Cette prison, inoccupée depuis 2009, est un site architectural patrimonial à préserver. Il s’agit d’un exemple particulièrement marqué de l’architecture pénitentiaire de la fin du XIXème siècle, étant constitué d’une étoile formée de cinq branches avec en son centre une ancienne chapelle. Son histoire est également importante à valoriser, compte tenu du rôle important de cette prison qui fut un haut lieu de la résistance locale et nationale pendant la Seconde Guerre mondiale. Cet ensemble immobilier, idéalement situé, reflète l’identité du quartier et représente un vrai potentiel.

Cette procédure d’appel à idées ne présage pas de l’issue de la procédure d’appel d’offres en vue de la vente du site qui interviendra dans un second temps. Nous portons depuis longtemps des propositions concrètes pour transformer la prison en « Cité des imaginations »[1], tiers-lieu pour faire travailler en commun les acteurs de plusieurs disciplines et formes culturelles, scientifiques et techniques, en lien étroit avec les structures voisines (Quai des savoirs, Université) et les associations de quartier pour imaginer la ville de demain, en mobilisant la créativité, les savoirs et les diverses formes artistiques.

Pour rappel, Jean-Luc Moudenc avait promis en 2014 de racheter le site à l’Etat pour le transformer en auditorium. Pourtant, la ville et la Métropole n’ont jamais donné suite aux propositions de cession de l’Etat, qui se tourne aujourd’hui vers le privé. Encore une promesse de campagne abandonnée. Nous déplorons ce manque de vision et ce désengagement qui se traduira inévitablement par une capacité limitée à orienter les projets qui s’y développeront.

La Mairie prétend que le projet de « Cité de la musique » reste d’actualité. Mais comment y croire alors que Jean-Luc Moudenc a refusé l’offre de rachat à 5,5M€ ? La Mairie de Toulouse et Toulouse Métropole doivent se porter acquéreurs du site car sans maîtrise foncière, aucun projet d’ampleur pour la culture ne pourra être mené sur ce lieu. De facto, le lancement d’un appel à projets ouvert au privé signe le renoncement de Jean-Luc Moudenc en la matière. Une fois de plus, la culture est sacrifiée et la ville livrée aux promoteurs.


[1] Voir nos propositions formulées lors de la campagne : Municipales à Toulouse. Antoine Maurice veut faire de Saint-Cyprien un « quartier des arts vivants » | Actu Toulouse