Monsieur le Président, chers collègues,
Notre Conseil se tient alors que nous sommes dans une période où la force tend
à supplanter le droit international. En Ukraine, en Israël, en Palestine et maintenant en Iran, les conflits se multiplient, et les cessez-le-feu précaires peinent à contenir les violences. Face à cela, nous avons un devoir : dénoncer l’inacceptable. Se taire, c’est banaliser la violence de ces situations.
Aujourd’hui, ce sont des milliers de morts, de blessés, des familles détruites, des populations affamées. En tant qu’humanistes – et je sais que nous le sommes tous ici –, nous devons affirmer que l’engrenage guerrier ne mène qu’au pire.
La seule voie vers la paix, c’est une solution politique. Cela exige d’en poser les bases : par un cessez-le-feu immédiat, par la fin du blocus humanitaire, et par la reconnaissance de l’État palestinien.
Nous ne sommes pas dans cette assemblée décisionnaires en matière internationale, mais nous pouvons – et devons – prendre position.
Notre conseil se tient aussi dans une période où encore une fois, les scientifiques tirent la sonnette d’alarme sur le réchauffement climatique avec une projection de plus 1,5 ° en 2050, une augmentation des épisodes de sècheresse, de crue,d’événements climatiques extrêmes en général.
C’est le moment que choisit le gouvernement soutenu par les LR, les macronistes et le RN pour participer au backlash écologique en détricotant toutes les lois qui visent à préserver notre environnement et lutter contre le réchauffement climatique : recul sur le ZAN avec 30% d’artificialisation sans justification, sur les ZFE, moratoire sur les éoliennes qui va ralentir la transition énergétique, loi Duplomb qui réintroduit l’utilisation des néonicotinoïdes.
Ces décisions affaiblissent les piliers de la transition écologique : biodiversité, énergies renouvelables, efficacité énergétique, lutte contre l’étalement urbain et pollution.
Sur notre territoire la situation n’est guère plus réjouissante, l’étude de vulnérabilité du CEREMA qui nous projette à 2050 nous indique que la Haute-Garonne, et Toulouse, se réchauffent plus vite que le reste de la France avec une prévision de Plus 2,3 degrés et 90 nuits tropicales (plus de 20 ° la nuit).
C’est le moment que choisit un élu de Toulouse pour affirmer son climatoscepticisme et railler publiquement les annonces du Ministre de la Santé sur la canicule en disant « C’est pareil chaque année, et oui l’été il fait chaud et l’hiver il fait froid ». Edifiant.
C’est le moment que vous choisissez pour soutenir l’A 69, et aujourd’hui pour faire voter 95 millions pour la jonction Est, projet écocide, destructeur, coûteux,anachronique, et va entraîner pollution et circulation alors que la 3ème ligne desservira le secteur. Et en parallèle vous continuez à affirmer que le SERM est trop coûteux.
L’actualité c’est aussi le verdict du tribunal correctionnel de Toulouse dans l’affaire des soupçons de favoritisme liés à la 3ème ligne de métro qui a reconnu coupable de favoritisme et de prise illégale d’intérêt l’ancien directeur général des services de TISSEO et a condamné TISSEO à payer 200 000 euros.Nous avons, élus, suivi une formation spécifique sur la déontologie (elle est arrivée trop tard d’ailleurs pour Thierry Fourcassier…), c’est en début de mandat que ces formations devraient être dispensées, et cette condamnation montre la nécessité d’une formation pour tout agent étant amené à gérer des marchés publics. Cette condamnation est grave et lève un doute qui n’est pas sain. Quelles sont les process et les mesures de contrôle que vous envisagez de mettre en place ?
L’actualité c’est encore TISSEO : vendredi dernier, le sol d’une maison à Toulouse s’est effondré consécutivement au passage, il y a deux mois, du tunnelier qui creuse la 3e ligne de métro. Et vraisemblablement d’autres maisons sont fragilisées, un jardin s’était aussi préalablement effondré. On peut se réjouir qu’il n’y ait pas eu de personnes blessées, voire pire, et en dehors des centaines de milliers d’euros que cela va coûter à TISSEO, il y a urgence à prendre des mesures d’analyse de l’ensemble du chantier. Vous l’avez dit « le risque zéro n’existe pas », alors très concrètement face à ce que vous devez prendre comme une alerte grave, quelles sont les mesures d’analyse, de diagnostic et de contrôle que vous allez engager ?
Nous aurons également un débat dans ce conseil sur vos choix budgétaires et la baisse des subventions aux associations : culture, cohésion sociale, contrat de ville, aucun de ces acteurs qui font la vie de notre Métropole n’est épargné. Ces coupes ont été décidées sans transparence dans les critères d’attribution, vous avancez une méthode du « cas par cas » mais ce n’est absolument pas clair pour les associations.
Et sans visibilité jusqu’en juin, ce pilotage erratique a eu des effets très concrets sur le tissu associatif métropolitain : des associations ont dû déprogrammer des événements ou des projets, ou pire encore, procéder à des licenciements.
Vous allez certainement me reprocher de gâcher la fête d’anniversaire que vous avez prévue pour les 10 ans de Toulouse Métropole…je vais donc terminer avec la formule consacrée de Joyeux anniversaire…et dire que la majorité de gauche et écologiste de 2008 à 2014 est fière d’avoir contribué à sa construction car en 2008 Toulouse stagnait dans une intercommunalité fragile et nous avons, à marche forcée, créé la communauté urbaine du grand Toulouse en 2009 qui a permis d’impulser des grands projets comme Toulouse Montaudran Aerospace, l’évolution de la gare Matabiau ou encore la Cartoucherie. La création de la métropole permise par la loi MAPTAM a permis de renforcer ses compétences.
Quand on souhaite un anniversaire, on formule aussi des vœux pour l’avenir. Nous souhaitons donc à notre Métropole qu’elle soit solidaire et coopérative avec les territoires et qu’elle ne concentre pas toutes les richesses. Qu’elle permette à tous les territoires et leurs habitantes et habitants d’accéder aux leviers pour relever les défis écologiques et sociaux. Qu’elle ne fasse plus du « en même temps », soutenir des projets vertueux et à la fois des projets écocides. Et en termes de démocratie, que nous puissions voir aboutir le projet d’élections au suffrage universel des Métropoles.
Je vous remercie.