Jean-Luc Moudenc a reçu l’UNICEF au Capitole, ce mercredi 4 mai, afin de signer la Convention « Toulouse ville amie des enfants ». Cette convention oblige la collectivité et est assortie d’une charte comprenant à la fois des engagements et des recommandations. Elle permet de renforcer les droits des enfants et de conforter les politiques publiques en ce sens. Les élu.e.s du groupe « Toulouse écologiste, solidaire et citoyenne » saluent la poursuite de cet engagement de la Ville de Toulouse, impliquée au sein de ce dispositif depuis 2002.

En revanche, nous déplorons le manque de cohérence entre les engagements pris par Jean-Luc Moudenc et la réalité de sa politique brutale et inhumaine à l’égard des enfants et de leur condition dans cette ville. Les élu.e.s du groupe Toulouse écologiste, solidaire et citoyenne souhaitent rappeler que certains enfants toulousains font face à de graves violations de leurs droits fondamentaux en raison de décisions prises par la majorité municipale, ou de son manque d’implication pour les défendre. Les situations suivantes sont particulièrement inquiétantes :

Une centaine de mineurs non accompagnés bientôt mis à la rue

Nous dénonçons fermement la volonté de la Mairie de Toulouse, par le biais du CCAS, de procéder à l’expulsion de la centaine de jeunes qui sont actuellement hébergés dans l’ancien EHPAD des Tourelles. La Mairie elle-même avait mis à disposition ce lieu pour permettre à ces jeunes d’avoir un toit, le temps nécessaire de procéder à la régularisation de leur situation.

Prétextant des violences commises en décembre dans les locaux, dont les résidents ont été les premières victimes, Jean-Luc Moudenc semble déterminé à expulser ces jeunes sans qu’aucune solution de relogement ne leur soit proposée. Si le tribunal administratif accède à la demande d’expulsion formulée par le CCAS, où donc ces jeunes trouveront-ils refuge ? Dans quelles conditions pourront-ils poursuivre leur scolarité et exercer leur droit fondamental à la santé, à la sécurité, à l’alimentation, sans l’accompagnement des associations mobilisées sur place à leurs côtés ?

Fermeture de l’école Port Garaud

La politique éducative menée par la Mairie pose question quant à la prise en compte de l’intérêt des enfants. Les choix politiques qui sont faits semblent davantage dictés par le souci de rationaliser les budgets que par la préservation du bien-être de nos enfants.

La fermeture de cette école située aux Carmes est incompréhensible, alors que les conditions d’apprentissage y sont idéales, s’agissant d’une petite école à taille humaine. Les enfants sont d’ailleurs nombreux sur ce secteur et la fermeture des deux classes se traduira par une réaffectation des élèves vers les écoles alentour : c’est insensé. La Mairie de Toulouse s’inscrit dans une logique de regroupement et de massification des groupes scolaires dont la gestion doit être rationalisée : nous dénonçons cette logique budgétaire qui porte atteinte au bien-être des enfants et dégrade leurs conditions d’apprentissage.

Précarisation des personnels de la petite enfance et des écoles

La réorganisation des missions des ATSEM et la réaffectation des agents se fait à marche forcée et suscite l’incompréhension des personnels éducatifs de notre ville, que le Maire entend ballotter d’école en école sans aucune forme de reconnaissance.

Les animateurs périscolaires, qui exercent sur des temps partiels et avec des contrats courts, n’ont pas été payés en temps voulu par la Mairie qui évoque des incidents techniques. Une situation aux conséquences dramatiques pour ces personnels précarisés. Des difficultés qui sont aggravées par la réforme du taux d’encadrement, qui se traduit par une hausse du nombre d’enfants par animateur.

La grande difficulté dans laquelle se trouvent ces personnels qui travaillent auprès de nos enfants se traduit inévitablement sur la qualité de l’encadrement et sur le bien-être des petits Toulousains. Nous exigeons un renforcement des moyens alloués aux temps périscolaires, une amélioration de la condition salariale des ATSEM et des animateurs, et la préservation de leurs postes et de leurs acquis.

La détresse du petit Omer Ali, privé de son père

Ce petit garçon, âgé de 6 ans, est scolarisé à l’école Michoun de Toulouse. Depuis le 23 mars dernier, son Papa Gokhan Turkes est détenu au Centre de rétention administrative de Cornebarrieu. Il est visé par une OQTF et pourrait ainsi faire l’objet d’une mesure d’expulsion prochainement.

La famille Turkes est établie en France depuis 6 ans. La demande d’asile de cette famille a été rejetée, en dépit du fait qu’ils soient Kurdes originaires de Turquie.

Omer Ali, qui a toujours vécu et grandi ici, est plongé dans une grande détresse psychologique et émotionnelle du fait de l’enfermement de son père. Cette situation nuit à la scolarité d’Omer Ali et porte atteinte à ses droits fondamentaux, notamment à celui de mener une vie familiale normale et de trouver asile dans notre pays. Le Maire de Toulouse a une responsabilité envers la famille de ce petit garçon, qui est scolarisé dans l’une de nos écoles. Nous demandons solennellement à Jean-Luc Moudenc de prendre ses responsabilités auprès du Préfet afin de garantir à la famille d’Omer Ali le droit de poursuivre sa vie de manière sereine sur notre territoire.