Alors que plus d’un Toulousain sur deux vit dans un désert médical, avec une moyenne de 121 patriciens pour 100 000 habitant.e.s[1], l’Agence Régionale de Santé (ARS) a supprimé les subventions de fonctionnement de la maison médicale de La Grave, qui va fermer définitivement ses portes à la fin du mois de mai 2023. Cette fermeture s’inscrit dans un contexte d’augmentation exponentielle de la population à Toulouse, qui confronte les services des urgences à des surcharges structurelles en parallèle d’un manque croissant de médecins.
Malheureusement, ce succès social et médical n’a pas empêché l’ARS et à la CPAM de supprimer les subventions qui assuraient le fonctionnement et la survie de la maison médicale de santé – soit 85 000 euros de la part de l’ARS et 45 000 euros de la part de la CPAM pour financer les lignes d’astreinte[2]. Après la crise sanitaire que nous avons connue, depuis 2020, et qui résiste encore à ce jour, comment peut-on supprimer une maison médicale en cœur de ville ?
Pendant ce temps, le maire de Toulouse semble davantage préoccupé par le projet de logements luxueux de la Cour du Dôme : plus de gentrification à Toulouse, et toujours moins de soignants. Nous ne pouvons que douter de sa sincérité lorsque, cinq ans plus tôt, il présentait l’activité médicale de La Grave comme un “élément historique central dans l’élaboration du projet d’ensemble sur l’avenir de La Grave”[3].
Pourtant dès 2015, nous alertions sur la nécessité de maintien de ce lieu de soin exceptionnel et sur la menace de la vente de ce patrimoine remarquable à des entreprises privées[4]. Nous renouvelons ici notre attachement au maintien d’un service de santé accessible à tous et toutes et pour l’engagement de la municipalité dans l’accompagnement des organismes de santé dans la lutte contre les déserts médicaux, à Toulouse et dans la métropole.
[1] Médiacités, Plus d’un Toulousain sur deux vit dans un désert médical, 19 septembre 2022.
[2] Médiacités, 10 000 patients bientôt privés de la maison médicale de garde dans le centre de Toulouse, 1er mai 2023.
[3] France 3 Occitanie, Toulouse : les services de soin de proximité restent à La Grave, 23 juin 2018
[4] Procès – verbal du Conseil Municipal du vendredi 6 mars 2015.