Communiqué – Expulsion des jeunes sans-abri du gymnase Saint-Sernin

Nous prenons acte de la décision rendue par le tribunal administratif de Toulouse qui ordonne l’expulsion des jeunes mineurs isolés et sans-abri, qui occupent le gymnase Saint-Sernin depuis le 24 février dernier. Cette décision fait droit à la requête du Maire de Toulouse, qui a porté plainte et saisi la justice afin d’obtenir cette expulsion. Cette démarche de M. MOUDENC est particulièrement cynique, celui-ci exigeant une expulsion immédiate sans se mobiliser pour trouver des solutions de relogement pour ces jeunes. Il s’agit du même procédé qu’il a utilisé à plusieurs reprises pour s’opposer aux occupations d’écoles la nuit, criminalisant les enfants sans-abri et exigeant des sanctions contre les enseignants et ceux qui leur viennent en aide.

  Nous regrettons que la décision d’expulsion prononcée par le tribunal administratif ne soit pas assortie de mesures de relogement pour ces jeunes migrants. Rappelons que ces jeunes occupaient le gymnase Saint-Sernin après avoir été expulsés du local qu’ils occupaient depuis décembre 2022 au sein de l’université Paul Sabatier. De fait, une expulsion sans solution de relogement entraine inévitablement une nouvelle occupation ailleurs.

Aujourd’hui, 120 à 150 jeunes se retrouvent à nouveau à la rue alors qu’ils sont dans l’attente de connaitre l’issue des recours qu’ils ont formulés afin que leur minorité soit reconnue, ce qui leur ouvrirait le droit à une prise en charge par les services du Département. Nous déplorons la chasse aux sans-abri qui est menée par les pouvoirs publics et qui s’intensifie depuis plusieurs mois, au mépris du droit opposable au logement.

Nous demandons à la Mairie et à la Préfecture de prendre leurs responsabilités et d’ouvrir sans délai un dispositif d’accompagnement et d’hébergement collectif adapté aux besoins de ces jeunes, de leur permettre de se nourrir, de dormir, de se laver, de s’habiller, de se soigner. Un lieu qui permette l’aide et le conseil pour les démarches juridiques, administratives, scolaires. Nous nous opposons à toute expulsion du gymnase Saint‐Sernin sans qu’une telle solution soit trouvée et nous apportons notresoutien à la démarche des Maires de Strasbourg, Lyon, Grenoble, Rennes et Bordeaux qui ont saisi la justice pour mettre l’Etat face à ses responsabilités en matière d’hébergement d’urgence[1]


[1] Hébergement d’urgence : des maires passent à l’attaque (lagazettedescommunes.com)