
Depuis l’effondrement de l’immeuble situé au 4 rue Saint-Rome le 9 mars 2024, les signalements de bâtiments menaçant ruine ont explosé. Plusieurs immeubles d’habitation ont été évacués en urgence dans plusieurs quartiers du centre-ville et certains d’entre eux demeurent interdits d’accès jusqu’à nouvel ordre. A ce jour, 374 immeubles menacent de s’effondrer.
La semaine dernière, deux nouveaux incidents graves se sont encore produits : l’évacuation de l’immeuble du 10 rue des Filatiers et l’effondrement du mur porteur qui soutenait 5 immeubles de la rue Léonce Castelbou. Ces catastrophes se multiplient depuis un an et sont systématiquement gérées dans l’urgence par le Maire. L’absence de victime relève du miracle.
Une OPAH qui arrive très tardivement
Le Maire a accepté de lancer une étude préalable pour mener une Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat (OPAH), afin d’expertiser l’état du bâti ancien à Toulouse. Ce type d’opération vise à identifier les fragilités structurelles afin de déterminer les modalités d’intervention et les procédures à engager pour chaque situation. Une OPAH permet d’accompagner au niveau technique et financier les propriétaires privés dans leur projet de réalisation de travaux et même d’intervenir de manière coercitive lorsque c’est nécessaire. Nous regrettons toutefois qu’il ait fallu une catastrophe pour déclencher cette étude, alors qu’Europolia l’avait préconisée dès 2019.
Le permis de louer doit être étendu à toute la ville
Nous avons demandé la mise en place d’un permis de louer. M. Moudenc a repris très partiellement cette proposition, en limitant son application au quartier Arnaud-Bernard. Nous demandons son extension rapide à l’ensemble de la ville. De nombreux immeubles menaçant ruine sont situés en dehors de l’hyper-centre : Belfort, Marengo, Minimes, Palais de Justice… Restreindre son application à un seul quartier est irresponsable. Face à l’insécurité du bâti ancien, la priorité du Maire doit être de garantir la sécurité des habitants, pas de contenter quelques propriétaires indélicats.
Un besoin de renforts humains
La Mairie n’a que trois agents pour suivre les signalements d’immeubles fragilisés. Depuis le 9 mars 2024, nous réclamons le recrutement d’agents supplémentaires pour renforcer ce service. Cela est indispensable pour passer d’une logique de réaction à une logique de prévention, permettant au Maire d’exercer pleinement ses pouvoirs de police spéciale relative à l’habitat. Nous demandons aussi la mise en place d’une équipe de médiateurs sur le terrain pour sensibiliser les habitants et accélérer le recensement des situations à risque.
Interpelé encore lors du dernier Conseil municipal lors des propos liminaires, Jean-Luc Moudenc n’a même pas répondu à ce sujet.
Combien d’effondrements faudra-t-il pour que le Maire sorte enfin de sa posture réactive et engage une réelle politique de prévention ?
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Michèle BLEUSE, Hélène CABANES, Romain CUJIVES, Isabelle HARDY, Antoine MAURICE, Philippe PERRIN