Ce jeudi 19 mai, s’ouvre la deuxième édition du « Common Good Summit » organisé par la Toulouse School of Economics et Challenges, avec le soutien de Toulouse Métropole et de la Région Occitanie. Cet événement réunit des représentants d’entreprises multinationales autour des enjeux de préservation de nos biens communs. Au programme, des discussions autour de la réduction de l’empreinte carbone, de la finance verte ou encore du futur du transport urbain. Parmi les soutiens et intervenants de ce Sommet, quelques invités de marque : ExxonMobil, Amazon, Engie, BNP Paribas.
Ce « Common Good Summit » s’apparente en réalité à un « Private Profit Summit ». Les grandes entreprises impliquées dans ce sommet œuvrent-elles réellement en faveur du bien commun ? La compagnie pétrolière ExxonMobil a un impact carbone colossal et refuse de renoncer à l’exploitation des énergies fossiles, contribuant ainsi activement à l’aggravation du réchauffement climatique. La présence de BNP Paribas est elle aussi assez ironique : il s’agit de l’une des banques qui investissent le plus dans les énergies fossiles, comme l’ont encore rappelé récemment des activistes du climat, lors de l’Assemblée générale de la banque qui s’est tenue ce mardi 17 mai 2022. S’agissant d’Amazon et Engie, elles ne sont pas davantage des modèles vertueux de consommation responsable ou de transition énergétique. La présence de ces multinationales destructrices à un tel événement relève d’une stratégie de lobbying visant à laisser entendre qu’elles seraient mobilisées pour la préservation de nos biens communs.
Nous ne sommes pas dupes. La participation de Jean-Luc Moudenc aux cotés de ces multinationales est d’ailleurs tout à fait cohérente, le Président de Toulouse Métropole étant lui aussi le champion du greenwashing. Rappelons que les objectifs du Plan Climat ne sont pas respectés et que la Métropole n’est pas du tout sur une trajectoire qui nous permettra d’atteindre l’objectif de -55 % d’émissions fixé pour 2030. De même, les documents structurants que sont le PLUi-H et le PDU ont été annulés par la justice en raison de l’absence de prise en compte des enjeux environnementaux.
Les solutions pour la préservation du climat et de nos biens communs sont connues depuis longtemps. Pour défendre l’intérêt général et mettre en œuvre ces solutions, nous ne pouvons compter ni sur les entreprises multinationales qui tirent leurs profits de la destruction de nos biens communs, ni sur ceux qui défendent leurs intérêts privés. Plutôt qu’un sommet de l’entre-soi, il eût été intéressant de valoriser les acteurs de notre territoire qui sont porteurs de solutions concrètes et qui s’inscrivent dans des modèles économiques vertueux. La réflexion autour des biens communs ne devrait-elle pas inclure l’ensemble des parties prenantes ? L’expertise des associations, de nos petites et moyennes entreprises, de nos artisans, nos coopératives et structures de l’ESS ainsi que celle des citoyennes et des citoyens n’ont-elles pas leur place dans le processus ? Ce « Common Good Summit » est définitivement hors sol : il n’y a rien à en attendre.