Monsieur le président, Mesdames, Messieurs les élus, nous partageons l’ambition de contribuer à créer un lieu emblématique autour de la pratique et de la culture du rugby.
La perspective de la création d’un tel équipement permettra, nous en sommes convaincus, d’accroître le rayonnement de Toulouse au travers du sport. Nous ne pouvons donc naturellement que souscrire à cet objectif et nous en réjouir.
Mais permettez-nous néanmoins d’exprimer un certain nombre d’interrogations quant aux conditions de financement et de mise en œuvre des études préalables dont nous parlons aujourd’hui. Nous apprenons par exemple que le projet de Cité des rugbys doit contribuer à élargir, diversifier, sécuriser le modèle économique du Stade toulousain. Nous apprenons également que le projet doit permettre de renouveler une partie des équipements d’accueil autour du stade Ernest WALLON. Est-ce à dire que le projet de Cité des rugbys serait porté par le Stade toulousain ? S’agit-il d’un projet sur un foncier appartenant au Stade toulousain ? D’un équipement dont la propriété ultime reviendra au final au Stade ? Quoi qu’il en soit, nous nous étonnons fortement de l’absence du Stade toulousain, à ce stade en tout cas, dans la liste des co-financeurs des études de programmation de sa Cité des rugbys.
Nous comprenons, par ailleurs, que Toulouse Métropole se saisit donc de cette opportunité pour enclencher des études urbaines qui préfigurent finalement la transformation du quartier des Sept Deniers, dont nous avons ici régulièrement parlé. Il est question de mobilité, d’urbanisme, d’impact environnemental et de gestion des interfaces avec le métro. Je ne voudrais pas, chers collègues, que nous nous apprêtions ici à financer des études sur la densification du secteur des Sept Deniers au travers d’une délibération qui n’y serait finalement pas véritablement consacrée. Je ne voudrais pas davantage que nous enclenchions l’approfondissement de la démarche du pacte urbain autour de la troisième ligne de métro avant que celle-ci n’ait été pleinement partagée avec les riverains. Enfin, je ne voudrais pas que nous partagions ce type d’études stratégiques avec des acteurs publics comme privés dont l’aménagement public n’est pas le cœur de compétence.
Chers collègues, il y a trois ans, nous découvrions avec étonnement l’appel à projet Dessine-moi Toulouse, que vous lanciez dans la précipitation pour masquer votre manque d’ambition autour de grands projets urbains. Le projet Drop, déjà dans le secteur Ernest WALLON, devait permettre d’enclencher une transformation complète du stade et de ses abords. Il portait à la fois un musée autour de rugby, mais également des locaux tertiaires, des logements, un hôtel et de très nombreuses surfaces commerciales. Un véritable petit quartier dont les lauréats, Unibail, Kaufman, GreenCity, pour ne pas les nommer, se faisaient fort de porter la mise en œuvre opérationnelle. Je rappelle par ailleurs l’accueil alors très circonspect des riverains, qui découvraient qu’un nouveau centre commercial allait voir le jour sous leurs fenêtres, et ce, sans le moindre début de commencement d’une concertation. Nous vous posons donc une question : peut-on considérer que le projet Drop est définitivement abandonné par Toulouse Métropole et par le Stade toulousain ?
Pouvez-vous ensuite nous confirmer que les collectivités locales, Région, Département, Métropole, ne s’engagent pas à préfinancer les études amont dont l’ultime bénéficiaire serait finalement un groupement d’investisseurs privés intéressés à la valorisation financière et immobilière du stade Ernest WALLON ? Il serait alors fort malvenu que l’argent public serve ainsi à sortir de l’ornière un projet privé lancé sans aucune concertation au travers du feu Dessine-moi Toulouse.