Aménagements ferroviaires du Nord Toulousain – Conseil de Métropole du 20 octobre – Romain Cujives

Monsieur le Président, chers collègues,   

Vous sollicitez aujourd’hui l’avis de la Métropole en vue d’adopter la convention de financement des études de projet des Aménagements Ferroviaires au Nord de Toulouse qui constituent l’entrée en zone urbaine de la ligne à grande vitesse Bordeaux Toulouse.  Permettez-moi avant toute chose de repartager avec l’ensemble du Conseil l’opportunité que représente ce projet des AFNT pour notre territoire. En effet, le Nord de la métropole est aujourd’hui très largement mis à contribution dans l’accueil de population et d’emplois, sans que nous ayons jusqu’à présent pleinement fait jouer la péréquation métropolitaine pour accompagner ces communes en termes de transports, ou d’équipements publics métropolitains. L’abandon du Boulevard Urbain Nord a mis un coup d’arrêt aux grandes stratégies d’aménagement du territoire Nord, alors que l’attractivité des communes, elle, ne se dément pas. Je me réjouis donc de constater que, dans le sillage de la future ligne à grande vitesse, les AFNT permettront de déployer un service de transports urbains et périurbains dense, cadencé au 1/4h d’heure, préfigurant un RER Toulousain entre Matabiau et Castelnau d’Estretefonds – Saint Jory constituant la dernière halte desservie au sein de notre Métropole.  Chers collègues, au-delà de la convention de financement qui nous est soumise, et dont je constate que les clés de répartition sont favorables à notre Métropole, je souhaite aborder devant vous des sujets qui nous tiennent particulièrement à cœur :  • A chaque projet de transports structurant, j’émets le souhait que la Métropole et les communes concernées puissent travailler, par anticipation, à la planification de projets urbains autour des points d’arrêts, qu’il s’agisse de stations de tram, de métro, ou encore de gares ferroviaires. Je soumets donc à notre Conseil l’opportunité de travailler à la structuration d’un grand projet de territoire allant de Toulouse jusqu’à Saint Jory, en passant par Aucamville, Fenouillet, Saint Alban, Bruguières, et Lespinasse. Il ne s’agit évidemment pas de construire partout des nouveaux logements, mais bien de travailler à la complémentarité entre zones commerciales, zones d’activités logistiques, artisanales et industrielles, et zones d’habitat.    

Qui dit offre de transports ferroviaire renforcée dit ambitions de report modal, de la voiture vers le train. Or, les AFNT sont désormais des vieux projets, dont les premières études ont été menées il y a une quinzaine ans. Nous étions encore dans le « vieux monde », la prise de conscience des enjeux climatiques n’atteignait pas les niveaux actuels, la lutte contre la pollution de l’air n’était pas une priorité absolue des politiques publiques, et nous n’avions pas encore pris le virage des mobilités douces. Je profite donc de cette intervention pour demander aux élus, et aux techniciens qui suivent ce projet des AFNT, que la question du vélo puisse être intégrée dans ce projet, à minima à hauteur des fréquentations que nous sommes en droit d’espérer à horizon 2030. Cela signifie donc, pour le projet SNCF, de prévoir des stationnements cycles sécurisés, bien dimensionnés, et pour Toulouse Métropole de prévoir les pistes cyclables permettant de cheminer en toute sécurité depuis les zones d’habitat et d’emploi des communes limitrophes, et jusqu’aux différentes gares.   

Chers collègues, je ne peux conclure cette intervention sans partager avec vous mes inquiétudes quant à la structuration institutionnelle, voulue par le législateur, des politiques de transports dans les grandes métropoles.  

◦ Les transports urbains relèvent d’une autorité organisatrice des mobilités urbaines, Tisséo.

La Région Occitanie et le Conseil Départemental subventionnent la construction de la 3ème ligne de métro, sans être impliqués dans l’exploitation ultérieure de la ligne – offre de service, tarifs, horaires – qui relève de Tisséo et donc de nos représentants de Toulouse Métropole 

◦ Les transports interurbains et régionaux relèvent d’une autorité organisatrice des mobilités régionales, la Région Occitanie.

Toulouse Métropole et le Conseil Départemental subventionnent la construction des AFNT, sans être impliqués dans l’exploitation ultérieure de la ligne – offre de service, tarifs, horaires – qui relève de SNCF et de la Région Occitanie au travers des TER Lio.   

Dans ces conditions, et malgré les bonnes volontés, nous n’avons pas encore pleinement abouti la nécessaire convergence des politiques de transports publics à l’échelle du territoire. La mise en service des AFNT, au-delà de 2030 selon toute vraisemblance, nous oblige. A cet horizon, je n’ose imaginer que les offres Tisseo et TER ne soient pas pleinement complémentaires et articulées dans le Nord toulousain, optimisant les correspondances, facilitant les rabattements,  pour garantir le meilleur service aux usagers, au meilleur coût pour les collectivités. Je n’ose imaginer que la carte pastel, ou tout autre support dématérialisé, n’intègre pas automatiquement l’accès conjoint aux offres métro, bus, tram, téléo et TER dans l’agglomération, sans devoir souscrire un abonnement croisé générateur de surcoûts.